« La contention, la première fois que cela m’est arrivé, c’était à l’automne 2019. J’étais attachée par les chevilles et les poignets au lit. C’était extrêmement difficile pour moi de vivre ça. Cela a duré toute la nuit et je ne pensais pas que ce serait si long. Je ne pouvais même pas sécher les larmes qui coulaient sur mon visage (…). La psychiatrie m’a “sauvée” mais m’a aussi traumatisée (…). » Voici un extrait d’un des témoignages bouleversants qui ouvrent le livre coup de poing du psychiatre Mathieu Bellhasen qui milite pour une autre psychiatrie, plus humaine, plus éthique, dans les hôpitaux psychiatriques français où, chaque année, 10 000 personnes sont sanglées. Une pratique qui se révèle traumatisante et un anti-soin, selon le lanceur d’alerte qui évoque davantage « une mesure de sécurité ». Une entrave aux droits des patients et une maltraitance que ne justifie pas la grande misère de la psychiatrie.
« Abolir la contention », Mathieu Bellahsen, éd.Libertalia, 10 €.