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La loi précarise et expose à la violence

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La loi aggrave les conditions d’exercices des travailleuses du sexe. D’une part, pour ne pas exposer les clients qui craignent la police et qui sont moins nombreux, elles sont amenées à travailler dans des lieux plus reculés qu’auparavant. Depuis 2016, leur précarité a aussi fortement augmenté. Les personnes prostituées travaillent désormais plus longtemps pour gagner moins d’argent, ce qui les contraint à accepter les demandes de rapports sexuels non protégés et à subir davantage de violences. D’autre part, pour les mêmes raisons, le recours à Internet et les déplacements s’avèrent bien plus fréquents. Parmi les conséquences relevées, de nombreuses personnes prostituées migrantes et allophones sont contraintes, pour communiquer, d’avoir recours à des intermédiaires auxquels elles reversent une partie de leurs revenus. Le paradoxe réside donc dans le fait que la loi les expose à la vulnérabilité alors qu’elle est censée lutter contre le proxénétisme et contre la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle.

Un accompagnement complexe

Les difficultés du quotidien des travailleuses du sexe complexifient aussi le travail d’accompagnement des associations. Par exemple, il est plus difficile d’établir et de garder du lien avec ce public. De plus, pour y parvenir, les moyens déployés s’avèrent plus importants puisque, par exemple, les frais d’essence sont plus coûteux. L’accompagnement via Internet s’avère par ailleurs compliqué. Les personnes que l’on aide ne sont pas tenues de répondre aux messages alors qu’une rencontre physique en extérieur permet d’installer de la confiance, de distribuer du matériel de prévention et de proposer un accompagnement social tout en garantissant l’anonymat.

L’accès aux droits entravé

Sur le volet de l’accès aux droits, comme de nombreuses personnes prostituées sont en situation irrégulières, les questions, pourtant cruciales, d’ouverture de dossiers pour l’aide médicale de l’Etat (AME) s’ajoutent aux problèmes rencontrés par les professionnels puisque le lien avec le public s’avère délicat à maintenir. Il en est de même pour le suivi des procédures judiciaires quand certaines travailleuses du sexe victimes de violences portent plainte. Nous faisons toutefois des distinctions sur le contenu de la loi du 13 avril 2016. Certaines dispositions telles que l’abrogation du délit de racolage public ou l’accès au titre de séjour pour les victimes sont pertinentes. En revanche, nous demandons la suppression de la pénalisation des clients qui ne fonctionne ni dans la lutte contre le travail du sexe, ni dans la lutte contre la traite des êtres humains.

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