Un usager qui s’auto-mutile, deux résidents qui en viennent aux mains ou encore un autre donnant des coups de poing au professionnel qu’il côtoie tous les jours. Autant de situations vécues par des personnels démunis et déstabilisés. La violence au travail n’est pas nouvelle pour les équipes accompagnant des personnes vulnérables. Recensé depuis 2005, le phénomène révèle deux constantes : une quasi-absence de judiciarisation et une complexité des causes. Pathologies, addictions, refus de soins, environnement inadapté, équipes restreintes… Les professionnels peuvent-ils les éviter ? La formation reste le garant d’un meilleur accompagnement des usagers. Mieux la pathologie et l’histoire de vie de la personne aidée seront connues et plus le professionnel sera préparé et évitera certains impairs qui peuvent se retourner contre lui.
Des outils sont également à sa disposition face aux réactions et comportements incompris. Quoi qu’il en soit, la réponse devra venir collectivement. Pour parler le même langage, avoir les mêmes réflexes, les équipes doivent bénéficier d’une sensibilisation identique afin de savoir se protéger, peser ses mots, être dans l’écoute et l’empathie quand la situation se tend, questionner l’éthique au sein de la structure… Sans se leurrer pour autant car, même quand tous les voyants sont au vert, le risque zéro n’existe pas.