Deux militantes du milieu antialcoolique, une directrice d’un service d’éducation surveillée qui accueille des jeunes filles à Fresnes, une infirmière, une éducatrice, une pédagogue de l’entre-deux-guerres, des nourrices de l’assistance publique, une religieuse… Toutes ces femmes, chacune à leur manière, ont pris part à la grande histoire de la protection de l’enfance et de la petite enfance. Connues ou oubliées, issues d’un milieu modeste ou favorisé, de la France à l’Egypte en passant par la Pologne, elles ont façonné les champs du care et de l’éducation. Dans son 25e numéro, la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière » (RHEI) met en lumière leurs parcours à travers huit portraits signés par des historiennes. Ces contributions empruntent une démarche historique « surlignée ». Autrement dit, les recherches des autrices, leurs conditions d’accès aux archives, leurs cheminements de pensée, sont exposés en toute transparence. Une façon supplémentaire de s’interroger sur l’invisibilité de ces figures de l’histoire de l’enfance « irrégulière » sous l’angle du genre.
« Professionnelles de l’enfance – portraits croisés », sous la direction d’Amélie Nuq et Martine Ruchat, RHEI n° 25, éd. Anamosa, 23 €.