La lettre et le CV ne suffisent pas toujours pour repérer les bons candidats. De plus en plus d’employeurs organisent en conséquence des « job datings » pour attirer leurs futurs salariés. Le principe : recevoir ces candidats en chair et en os ensemble, afin de briser rapidement la glace, avec ou sans CV.
« Capter un public qui n’a pas forcément envie de rédiger un CV mais plutôt de nouer un contact par la discussion », répond Lisa Genot, chargée de recrutement pour la Sauvegarde des Alpes-Maritimes (Adsea 06), spécialisée dans le handicap, qui s’est mise à ce nouveau format. « Cela permet de rencontrer les personnes dans un autre contexte et de percevoir leurs motivations, leurs “soft skills” », ajoute Anabelle Delahayes, responsable RH de territoire à l’Afeji Hauts-de-France, une association multi-établissements ouverte aux non-diplômés. L’information sur le job dating fait aussi office d’outil de communication externe. La Fondation Apprentis d’Auteuil l’utilise afin de gagner en rapidité et en efficacité dans le processus de recrutement. « Aujourd’hui, les candidats veulent voir avec qui ils vont travailler, sentir l’ambiance du lieu », explique Charlotte Chabernaud, sa responsable recrutement Ile-de-France. Les réunir en un même site le même jour permet alors de transformer l’essai plus rapidement et avec moins de dispersion. « Lorsqu’on rencontre les candidats, on cale sur place les entretiens pour finaliser le recrutement », ajoute-t-elle.
En organisant son événement le mois même dans l’arrière-pays niçois, l’Adsea a reçu 15 personnes, sans qu’elles ne se soient toutes inscrits au préalable via le « QR code » imprimé sur les affiches. Une « bonne surprise » pour une première qui a abouti au recrutement d’au moins deux apprentis éducateurs spécialisés. Chez les Apprentis d’Auteuil, les équipes RH réalisent un important travail de repérage des candidats, triés sur le volet. Pour cent personnes sollicitées, une dizaine se rend généralement aux job datings et parmi eux, la moitié sont recrutés. En organisant un job dating pour une dizaine d’établissements et services dans le Hainaut Cambrésis, l’Afeji Hauts-de-France a pu recevoir entre 100 et 150 candidats sur une journée. Une fréquentation qui s’explique par un chômage persistant sur le bassin d’emploi mais aussi par le renfort des différents acteurs de l’emploi.
La communication, par affiche auprès de partenaires (mairies, écoles…) et en ligne, constitue un pré-requis. Le soutien des intermédiaires de l’emploi s’avère également précieux. L’Afeji s’appuie notamment sur une association regroupant une mission locale, un plan local pour l’insertion et l’emploi et une maison de l’emploi, Réussir en Sambre Avesnois, pour accueillir le job dating. Pôle emploi et Cap emploi se sont chargés de préparer la promotion de l’événement, d’identifier les bons candidats mais aussi de leur faire un retour individualisé sur leur candidature. « Un gain de temps phénoménal », reconnaît la cheffe de service Catherine Morgand. « Le contact privilégié avec Pôle emploi est essentiel », explique sa collègue du service ressources humaines Anabelle Delahaye. Elle recommande de faire venir les conseillers « entreprise » et chargés des demandeurs d’emplois dans les structures, mais aussi de communiquer davantage au quotidien avec les agences en leur transmettant des retours précis sur les candidatures reçues.