On qualifie parfois d’« invisibles » ces enfants en situation de handicap et pris en charge par la protection de l’enfance. Une double vulnérabilité qui concerne plus de 70 000 jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance. Présente dans dix départements, l’association Hovia a fait le même constat en interne : 21 % des mineurs accompagnés dans ses établissements cumulent les deux problématiques. Depuis novembre 2022, elle expérimente un groupe d’entraide entre professionnels issus de ces deux secteurs.
Baptisé Copepsh (collectif protection de l’enfance et personnes en situation de handicap), ce dispositif dématérialisé réunit une quinzaine de volontaires (infirmières, éducateurs spécialisés, directeurs d’établissement, coordinateurs de Mecs, assistants familiaux ou psychologues), la plupart ayant une double expérience. Quand un travailleur social ou une équipe se retrouve face à une difficulté en lien avec la double vulnérabilité, le dispositif peut être saisi grâce à un formulaire disponible sur l’intranet.
« On a voulu un outil synthétique, qui va droit au but, pour ne pas freiner l’envie d’aller chercher de l’aide à cause d’une usine à gaz », précise Laureline Delsart, responsable du développement. Les demandes sont tantôt administratives, tantôt tournées vers la recherche de partenaires ou de ressources. Parfois, il s’agit simplement de décrypter une situation délicate. Le Copepsh a ensuite trois jours pour répondre à la saisine. A plus long terme, ce groupe de pairs souhaite développer le partage d’expériences entre les deux secteurs, des formations communes ou encore des activités croisées entre jeunes.