Au début, Nicolas Rouillé ne pensait pas écrire un livre. Il cherchait du boulot, a vu de la lumière dans un Ehpad, est entré et a été recruté comme auxiliaire de vie. Il a commencé par noter les consignes de travail, puis les paroles et les images « qu’il aurait été dommage de perdre ».
A travers un éventail de situations, son livre rend compte de la réalité quotidienne d’un établissement public. « L’Ehpad en pleine poire ! », avec « les couloirs interminables, les odeurs, les petits groupes somnolents, les corps avachis dans les fauteuils, ce cruel manque de vie… » Pas un scoop. La preuve : « Alors tu vas torcher les vieux ? », lui demande un ami. Oui, parce que Mady a besoin de lui pour aller aux toilettes. Sarah, elle, fulmine : 1 400 € de salaire pour vingt-cinq ans de carrière. Contraintes liées à l’âge et au budget, deux rythmes se percutent : « La lenteur de la vieillesse et la vitesse imposée au personnel. » Une réalité schizophrénique au point que l’auteur a parfois le sentiment de travailler dans un hôpital psychiatrique. Un livre attachant, plein d’humanité et d’humour.
», Nicolas Rouillé, éd. Lux, 14 €.