(Re)donner du sens à son travail. Tous les secteurs d’activité ont cet objectif. Pour y parvenir, l’analyse des pratiques est un outil de management incontournable dont les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) commencent à se saisir. Ancien directeur d’établissement, Robin Brenneur a directement été confronté à la crise traversée par le secteur : « Entre la pénurie de professionnels et le manque de moyens matériels et financiers, les risques psycho-sociaux sont élevés. De nombreux soignants sont en difficulté dans leur travail et perdent le sens de leurs missions. »
Un constat qui l’a incité à créer Opyxis, un réseau de psychologues du travail. A l’origine spécialisée dans le bilan de compétences, cette entreprise a lancé ses premières analyses des pratiques professionnelles en novembre dernier. « Un psychologue, formé aux spécificités du secteur médico-social, intervient une fois par mois dans une structure et propose aux personnels soignants, pour un maximum de dix places, un temps d’échanges, explique le président-fondateur. Pendant deux heures, les participants reviennent sur les problèmes rencontrés dans le cadre de leurs missions et tentent de trouver des solutions collectives. »
Tensions avec une famille, agressivité d’un résident, difficulté lors d’une toilette, gestion compliquée d’un décès… « Le psychologue du travail, avec son regard extérieur, apporte des réponses à des situations qui peuvent ressembler à des impasses », souligne Robin Brenneur. les demandes d’accompagnement viennent davantage des directions que des professionnels. Et parfois des agences régionales de santé. A ce jour, Opyxis compte 100 psychologues, intervenant dans 150 établissements, pour un coût compris entre 3 000 € et 4 000 € hors taxe par an. Le président d’Opyxis en convient : « L’analyse des pratiques ne révolutionne pas tout. Il reste encore beaucoup à faire mais c’est un étage de la fusée. »
Mettre en lumière les situations d’exclusion générées par le monde de l’entreprise. Tel est l’objectif principal du nouvel « Observatoire de l’innovation inclusive » lancé par APF France handicap et son TechLab, en partenariat avec la chaire « Technology for Change » de l’Institut polytechnique de Paris et la société Accenture. Une démarche de sensibilisation et de recherche pour mieux comprendre les freins qui empêchent une meilleure prise en compte du handicap en matière d’innovation technologique et organisationnelle. A travers une trentaine d’entretiens avec des responsables et des salariés, cet observatoire souhaite donner la parole à ceux qui se sentent exclus des mesures pourtant censées favoriser l’inclusion et permettre aux dirigeants de rectifier le tir. Un livre blanc devrait sortir d’ici quelques mois.