Né de la contraction des mots « handicapé » et « entrepreneur », il désigne les travailleurs indépendants handicapés (TIH), aussi bien auto-entrepreneurs que chefs d’entreprise en situation de handicap. En 2021, ils représentaient 8 % des bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (chiffres Agefiph), soit un peu moins que dans la population générale.
Si ce terme résonne positivement et peut correspondre à des trajectoires professionnelles vertueuses, il dissimule une réalité sociologique majoritaire plus nuancée. « Les personnes handicapées se tournent vers l’auto-entrepreneuriat ou le travail indépendant, parce qu’elles rencontrent des discriminations massives à l’accès et au maintien à l’emploi », tempère Anne Revillard, sociologue à Sciences Po et directrice du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp). « C’est trop souvent une modalité de travail contraint face aux échecs de l’insertion professionnelle. Un pis-aller qui cache le manque d’aménagements spécifiques. »