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Médiateur familial, un soutien innovant à la parentalité

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S’il devait expliquer son métier simplement, Ousmane Sougoufara dirait qu’il a deux casquettes. Tant il a l’impression que les rôles ne sont pas les mêmes selon qu’il intervient en tant qu’éducateur spécialisé ou comme médiateur familial pour l’association des Apprentis d’Auteuil.

Quand il enfile la première, il est chargé de superviser les visites médiatisées entre un mineur et ses parents à la suite d’une décision de séparation ordonnée par un juge. Un droit de rencontre restreint qui impose de respecter un cadre précis. Dans ce cas, Ousmane prend « fait et cause » pour l’enfant dont il s’occupe. « Souvent, les parents sont atteints de pathologies qui les empêchent d’exprimer ce qu’ils éprouvent. Je reformule, je “prête” mes émotions à tous les participants, pour les aider à traduire ce qu’ils ressentent et faire en sorte que le lien se répare ou se maintienne. Mais je reste dans une sorte d’alliance avec le mineur. Ce qui m’importe est d’assurer sa sécurité et son bien-être, afin de veiller à ce que le traumatisme antérieur qu’il a vécu ne se reproduise pas », précise-t-il.

Depuis cinq ans, il enfile aussi la seconde casquette, dans le cas d’une demande initiée par des familles pour un soutien à la parentalité. Le principe : aider à résoudre un conflit précis autour duquel les parents et leurs enfants ne parviennent pas à se comprendre. Dans ce cas, la posture adoptée est plus « neutre ». « Les mécanismes de la communication sont grippés et je dois les aider à les restaurer, note-t-il. Un peu comme un transcripteur intergénérationnel. J’écoute beaucoup, pour instaurer une confiance, puis aider chacun à prendre du recul pour mieux visualiser et à comprendre la situation. Bien sûr, je dois soutenir le jeune, qui est plus vulnérable. Mais je garde une position impartiale. »

Autrement dit, une mise en retrait à aborder avec « humilité ». « Je ne suis pas là pour fixer les règles ou dicter une solution, mais dans une position d’égalité, puisque le parent connaît mieux son enfant que moi, estime-t-il. Je dois aider à faire émerger les compétences existantes pour définir une stratégie. Les parents ne doivent pas répéter un propos plaqué par moi, mais élaborer un discours propre. Sinon, le jour où je ne serai plus là, les difficultés réapparaîtront. »

Pour ce faire, le médiateur utilise différents outils innovants spécifiques, appris au cours d’une formation dédiée. Un arbre chronologique pour détecter le moment déclencheur du conflit, un génogramme pour souligner les reproductions intergénérationnelles, une observation fine de la communication non verbale. « Je me positionne comme un intrus qui perturbe le système familial, juge-t-il. Si j’arrive à m’effacer progressivement, je considère que j’ai rempli ma mission. »

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