Plus ringard, tu meurs ! Pourtant, on n’est pas du genre à déclarer que « c’était mieux avant », mais remplacer, en 2024, Pôle emploi par France travail, bonjour les vieux relents nationalistes… « Travail, Famille, Patrie », nous voilà ! Et au boulot tout le monde ! Pardon… au travail, ce qui n’est – comme dirait Laurence – sémantiquement pas pareil.
L’objectif : « Favoriser un vrai dialogue entre les différents acteurs afin d’éclairer la prise de décision. » Quésaquo ? Sous-titré, ça signifie : fini la glandouille pour ces fainéants de bénéficiaires du RSA, qui devront exécuter 15 à 20 heures d’insertion hebdomadaire sous peine de perdre une partie de leur mince allocation.
Quant aux demandeurs d’emploi, ils vont marcher au pas aussi. Que ça leur plaise ou non, les entreprises cherchent à recruter, alors il va falloir qu’ils fassent des efforts… Sinon, ils sont prévenus, l’assurance chômage va sévir. L’autorité est à l’ordre du jour, et on l’a vu avec la réforme des retraites, ça rigole pas.
Bon, en vérité, ce n’est pas de ce côté #vieillefrance qu’on voulait causer, mais de la situation de l’aide sociale à l’enfance, qui bat de l’aile. Pas glamour non plus, mais tellement toujours d’actualité.
La semaine dernière, votre magazine préféré a titré « Les maisons d’enfants à caractère social brûlent-elles ? ». Pas encore, mais, en Dordogne, l’une d’entre elles a dernièrement été vidée de ses enfants et fermée pour plusieurs longs mois.
Une enquête est ouverte, mais, d’après les témoignages, il s’agirait de mauvaise gestion financière. Selon le journal Sud-Ouest, le personnel administratif a bénéficié de formations à la méthode Lego, à base d’un jeu de briques en plastique créé par une grande école pour apprendre à gérer les conflits managériaux. Coût : 3 000 € par salarié. Pourquoi pas ! Sauf que, pendant ce temps-là, la structure manque d’éducateurs pour accompagner les jeunes placés. La rengaine, quoi !
D’ailleurs, dans son dernier rapport, la défenseure des droits alerte sur l’état de la protection de l’enfance, « qui ne parvient plus, aujourd’hui, à jouer son rôle ». Pour preuve, les saisines pour atteintes aux droits des enfants ont augmenté de 20 %. Fin 2022, des magistrats ont même saisi l’organisme indépendant pour la première fois sur les « failles du système » dans plusieurs départements. C’est dire si la maison brûle et qu’on regarde ailleurs.