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À Bocaloca, l’insertion passe au vert

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Plusieurs recettes de l'atelier d'insertion Bocaloca sont proposées à la vente : tartinables pour l’apéritif, plats mijotés (céréales, légumineuses), compotes ou encore veloutés

Crédit photo DR
A Troyes, l’association Aurore a lancé, en novembre 2022, l’atelier chantier d’insertion Bocaloca. Cette conserverie de fruits et légumes entend lutter contre le gaspillage alimentaire et insérer professionnellement des personnes très éloignées de l’emploi.

Après des années de réflexion, le projet a enfin vu le jour. Forte de l’expérience du restaurant d’insertion Kantinetik, ouvert en 2018, l’association Aurore, qui accompagne des personnes en situation de précarité ou d’exclusion vers un retour à l’emploi, a lancé, en novembre 2022, Bocaloca, une conserverie de fruits et légumes. Située dans un tiers-lieu entrepreneurial, Le Rucher créatif, en plein centre de Troyes (Aube), cette entreprise ambitionne de lutter contre le gaspillage alimentaire. « Toutes les matières premières sont fournies par des producteurs situés à moins de 150 km de la conserverie, assure Jill Teboul, la cheffe de projet. Nous achetons leurs surplus pour les cuisiner, les transformer et les stériliser dans des bocaux en verre. » Plusieurs recettes sont ensuite proposées à la vente : tartinables pour l’apéritif, plats mijotés (céréales, légumineuses), compotes ou encore veloutés.

Une démarche vertueuse car, comme l’explique Marie-Laure Bouchot, encadrante technique à Bocaloca, « l’an dernier en Champagne-Ardenne, 4 000 tonnes de carottes ont été jetées ». En plus d’une visée écologique et anti-gaspillage, Bocaloca est aussi un chantier d’insertion qui accompagne des personnes qui très éloignées de l’emploi. A ce jour, l’entreprise a embauché huit salariés en CDD d’insertion et deux autres recrutements sont en cours. Ils sont tous rémunérés au Smic horaire pour 26 à 30 heures de travail hebdomadaire. « Il n’y a pas de profil type. Les seuls critères d’éligibilité sont ceux du CDD d’insertion, à savoir être un jeune de moins de 26 ans en difficulté, être au RSA, demandeur d’emploi de longue durée, travailleur en situation de handicap ou ancien détenu », détaille Aurore Tchernomoroff, la conseillère en insertion professionnelle. « Certains étaient sans activité depuis quatre à six ans, souligne Marie-Laure Bouchot. Mon rôle est de leur (ré)enseigner les savoir-faire et savoir-être professionnels. Aucun n’avait d’expérience en cuisine, nous leur enseignons les règles d’hygiène, l’agroalimentaire, la vente, la manutention et la logistique. »

Aiguiser la curiosité

Sur le terrain, les salariés sont polyvalents. « Entre la découpe de légumes, la création de recettes, la mise en bocaux, la vaisselle et le nettoyage de la cuisine, ils effectuent une tâche différente, affirme Jill Teboul. C’est une volonté d’aiguiser leur curiosité mais surtout de générer de l’entraide. » « Eloignées de l’emploi depuis très longtemps, ces personnes ont souvent des “manques”. Notre objectif est donc de les accompagner au mieux pour qu’ils obtiennent un emploi pérenne », résume Aurore Tchermonoff. Outre les ateliers CV, l’inscription au permis de conduire ou à des cours de français, la conseillère d’insertion professionnelle les oriente dans leurs démarches professionnelles. « Il y a autant de projets que de salariés : l’un veut ouvrir un food-truck, une autre faire du service à la personne », confie-t-elle.

Financé, entre autres, par l’Etat au titre du fonds départemental d’insertion, le conseil départemental de l’Aube et la fondation Biocoop, le dispositif coûte 365 000 € par an. S’il n’en est qu’à ses débuts, à terme, Bocaloca développera trois offres : une prestation sous marque blanche à destination des maraîchers locaux ; la transformation de légumes, fruits et légumineuses sous la marque Bocaloca et la transformation de légumes et production de pavés végétaux à destination des établissements scolaires ou accueillant du public (comme les Ehpad) afin de se conformer à la loi « Egalim »(1) : avoir un minimum de produits locaux, bio et végétaux dans les cantines collectives.

Notes

(1) Voir ASH n° 3273 du 9-09-22, p. 28.

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