Recevoir la newsletter

Simplicité administrative

Article réservé aux abonnés

Je n’y comprends rien. Le site est bloqué, ou alors il y a un bug, ou alors il y a une tuile, ou les trois. Bref, selon les impôts, je suis divorcée et j’habite dorénavant chez mon ex-mari. Oui mais non. Ce n’est pas ça, ils n’ont rien compris. C’est pourtant simple : je suis partie, mes enfants et mes valises sous le bras, et quand je suis revenue chez nous, euh, chez moi, c’est lui qui était parti. Au téléphone, un agent me dit qu’il ne peut pas modifier mon statut, il faut un rendez-vous, c’est compliqué. Au centre des impôts, on me répond qu’il aurait suffi que j’envoie un mail, c’est plus simple et rapide. Sauf que par mail, on m’a gentiment répondu de me déplacer. Donc je suis là, perplexe, face à cet agent qui m’explique :

– Non, tout est normal, il n’y a pas de statut séparé(e), donc, vu que vous ne vivez plus ensemble, vous êtes divorcés.

– Ah bon ? Bien. Et pour le domicile ?

– Vous n’habitez pas Marseille ?

– Non, j’habite Poitiers, mon adresse est la même depuis dix ans. C’est mon mari qui habite Marseille.

– C’est embêtant ça… Eh bien… le plus simple est de dire que vous avez déménagé cette année… voilà… on va dire que désormais vous vivez seule dans votre nouvelle maison, qui est aussi l’ancienne, pendant que votre mari habite à Marseille.

Je n’y comprends toujours rien. La dame de la CAF m’a dit que les virements de mon ex-mari sur le compte joint n’étaient pas à considérer comme une pension puisque nous n’étions pas divorcés… mais le monsieur des impôts m’a dit le contraire. J’ai essayé d’expliquer, longuement, que monsieur versait 10 € et reprenait 100 €, que tous les crédits passaient sur le compte que j’étais seule à alimenter. Mais rien à faire : il verse de l’argent, c’est une pension, point.

Alors j’ai déclaré, pas de pension pour la CAF et une pension pour les impôts, j’ai fait ce qu’on me disait, bêtement, parce que je ne savais plus. Et maintenant, les montants ne correspondent pas, il faut tout reprendre, bulletins de salaire et relevés bancaires à l’appui, et puis il y aura un rappel, une dette, et peut-être même des poursuites.

J’y comprends moins que rien. Je suis mariée, séparée, pas divorcée, et sacrément endettée. Je suis la femme qui n’a plus de mari mais qui vit chez lui. Je suis celle à qui l’on verse une pension et qui demande l’allocation de soutien familial, celle qui est partie puis revenue.

Un dossier aux impôts, un autre à la CAF, et la banque qui vient s’en mêler ! Il y a des crédits en cours, un ancien et trois nouveaux, et j’en suis solidaire, forcément, puisque nous sommes mariés. Le compte est à sec, il faut renflouer, 10 € puis 100 €, mais ça ne se déclare pas aux impôts… ni à la CAF… parce que « vous comprenez madame, vous êtes encore mariée, alors ce sont les charges du ménage ».

Je n’essaie plus de comprendre. Je remplis des papiers, reporte des chiffres et fais des recours. J’attends un appel, un mail et un rendez-vous. J’attends l’assignation, la décision et la pension.

La minute de Flo

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur