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Gisèle

Inutile de faire des promos sur la lingerie ce jour-là. Si, si, une grande marque a déjà osé ! Le 8 mars n’est pas la journée de la femme. C’est la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Initiée en France en 1982 par la ministre socialiste Yvette Roudy, elle rappelle les combats anciens et actuels menés à travers le monde par les féministes. Et ils sont nombreux !

Mais à moins d’un bouleversement inespéré, selon l’ONU, l’égalité femmes-hommes n’adviendra que dans trois cents ans. D’ici là, Gisèle Halimi aura– t-elle rejoint la liste des personnalités – au passage, 75 hommes pour 6 femmes, excusez du peu ! – entrées au Panthéon ? C’est en tout cas le 8 mars 2023 qu’Emmanuel Macron a décidé de rendre hommage à cette icône du féminisme, de l’antiracisme et de l’anticolonialisme.

On s’en réjouirait si cette annonce soudaine, déjà trois fois reportée, ne tombait pas comme un cheveu sur la soupe, en pleine crise sociale. Gisèle Halimi est décédée en juillet 2020. Une bien longue attente, même pour une morte… Et une reconnaissance nationale carrément cheap ! Bébel, alias Jean-Paul Belmondo, a eu droit, comme d’autres, à une cérémonie dans la prestigieuse cour des Invalides, à Paris. La célèbre avocate du procès de Bobigny en 1972, qui a contribué à la dépénalisation de l’IVG, n’a, elle, eu les honneurs que du Palais de justice.

Gisèle Halimi était une femme engagée. Totalement. C’est d’ailleurs de façon radicale que l’association Choisir la cause des femmes, qu’elle avait fondée avec Simone de Beauvoir, a répondu au président de la République. Ses membres n’ont pas participé à la célébration, pas plus qu’un de ses deux fils, qui dénonce une « récupération politique » de sa mère, laquelle se serait élevée « contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes ».

Gisèle Halimi n’en est pas à son premier camouflet. A ses obsèques, la majorité des ténors masculins du barreau, ses confrères, ont brillé par leur absence. Le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, n’a pas effectué non plus le déplacement. Comme un ultime bras d’honneur à cette femme remarquable et à toutes les Gisèle qui se battent bec et ongles pour leur liberté. Consolation de dernière minute ? Le chef de l’Etat a proposé d’inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution française…

Éditorial

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