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Un singulier écho à la journée des droits des femmes

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Il y a un an jour pour jour, une centaine de personnes rendaient hommage à un couple de femmes avec la pose d’une plaque commémorative par la Ville de Paris. Suzanne Leclézio, assistante sociale, et Yvonne Ziegler, peintre et assistante sociale bénévole, ont travaillé à partir de 1935 au Centre d’hygiène sociale du 22, rue Marcadet, dans le 18e arrondissement. Un dispensaire qui appartenait alors à la Compagnie des chemins de fer du Nord. Lors de l’exode de 1940, elles y accueillent, soignent les réfugiés et procurent du lait aux enfants. En juillet 1942, lors des grandes rafles, elles aident les Scharapan, une famille juive, en procurant un logement et un emploi à la grand-mère de la petite Nelly, enfant cachée, lui permettant ainsi d’échapper à la déportation. Les 21 et 22 avril 1944, elles apportent réconfort et soins aux blessés, quand des bombes s’abattent sur les installations ferroviaires du quartier de la Chapelle et font plus de 500 morts. Epargné, le dispensaire accueille alors les cheminots, leurs familles et les habitants du quartier.

Patriotes éprises de liberté, Suzanne et Yvonne intègrent le réseau de résistance Cohors-Asturies, le 1er octobre 1943, avec le grade de sous-lieutenant. Elles habitent toutes les deux rue Boissonade et hébergent des résistants recherchés par la Gestapo. Dénoncées, elles sont arrêtées le 27 juillet 1944 et torturées dans les locaux tristement célèbres de la rue des Saussaies. Déportées par le dernier convoi de prisonniers politiques parti de Pantin pour Ravensbrück, le 15 août 1944, elles sont ensuite transférées vers plusieurs camps et y travaillent dans des conditions effroyables. Avant de s’évader au cours des marches de la mort, prises en charge par la Croix-Rouge internationale le 9 avril 1945, et rapatriées en France le 25 mai. A son retour, Suzanne Leclézio est nommée directrice du centre de la rue Marcadet. Elle quittera la SNCF en 1958, pour une retraite en Normandie avec Yvonne.

Leur parcours illustre le rôle des femmes et des travailleuses sociales dans la Résistance ou la place des couples de femmes dans l’action sociale. Bien d’autres furent arrêtées, déportées et assassinées par les nazis ou les collaborateurs français. L’histoire de Suzanne et Yvonne les rappelle toutes. Elles rejoignent Bertie Albrech, Jane Sivadon, et bien d’autres.

Suzanne Leclézio, née à l’île Maurice, le 13 septembre 1898 et décédée en 1987, a été faite chevalier de la Légion d’honneur, décorée de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance française. Yvonne Ziegler, née à Garches, le 1er juin 1902, a également reçu la Croix de guerre et la médaille de la Résistance française. Elle est décédée en 1988.

Pour aller plus loin : https://grehss.fr

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