Pendant un an, le photographe Frédéric Stucin s’est immergé à la P’tite Cafète de l’hôpital psychiatrique de Niort (Deux-Sèvres), accolée à un service ouvert. Dans le décor gris de ce lieu de soin, des patients suivent un match à la télé ou sirotent un diabolo kiwi. Ils discutent, entre eux ou avec des soignants, de bateaux aux Antilles ou de tournois de fléchettes. Le photographe à proposé à chacun de composer son « vrai portrait rêvé ». Plutôt que se laisser regarder, les patients y donnent cette fois à voir. Ce travail engagé à l’invitation de la Villa Pérochon, centre contemporain photographique de Niort, a produit une série de portraits de patients et de soignants entre lesquelles s’intercalent des vues des lieux et de surprenantes archives du service. Grâce au dispositif « Capsule » du ministère de la Culture, ils s’offrent au public. Des clichés sans légende, accompagnés d’un texte littéraire d’Ondine Millot. S’en dégage une solide chaleur, loin de la violence que les imaginaires collent encore à la psychiatrie.
« Les interstices », photos de Frédéric Stucin, jusqu’au 15 avril à Stimultania, à Strasbourg – Tirées d’un livre éponyme aux éditions Filigranes, 30 €.