« J’ai vu une collègue attraper par la nuque un résident qui s’était uriné dessus pour lui mettre la tête dans son pipi, témoigne Elodie Dupuis, monitrice-éducatrice dans un foyer d’accueil médicalisé (FAM) des Yvelines. J’ai vu certains de mes collègues taper les résidents, leur rendre les coups qu’ils peuvent donner. J’en ai vu d’autres jeter le repas d’un résident dans la poubelle. J’ai vu un jeune être mis sous la douche tout habillé. Autant d’actes de maltraitance que j’ai dénoncés en 2018 dans un courrier à ma direction. »
Le lendemain même, la lettre dont elle est désignée l’auteure est lue en réunion d’équipe : « J’ai immédiatement posé ma démission car j’ai été insultée et menacée dans la foulée, puis violentée sur le parking de la structure par des collègues. » Si elle décide de ne pas porter plainte, elle assure : « Si c’était à refaire, je le referais. »
Et Elodie Dupuis d’insister : « Il est de notre devoir de dénoncer un acte de maltraitance mais trop de professionnels ont encore peur de parler. C’est vrai que l’on a souvent davantage à perdre à alerter qu’à ne rien dire et à fermer les yeux. »