En Belgique, les frontières entre les professions du travail social sont assez floues. Les éducateurs spécialisés, par exemple, sont formés au sein de l’enseignement supérieur pédagogique, alors que les assistants sociaux relèvent de l’enseignement supérieur non universitaire (cycle de trois ans) dans le cadre de 11 hautes écoles. Un débat agite d’ailleurs le secteur pour savoir si les éducateurs doivent être considérés comme des travailleurs sociaux au même titre que les assistants sociaux. Ces derniers bénéficient d’une formation comprenant 555 h de cours théoriques, 570 h de méthodologie et 780 h d’activités professionnelles (dont au minimum 20 semaines de stage). De son côté, la formation universitaire en travail social est peu développée : seule l’Université libre de Bruxelles organise un master en travail social. Depuis une dizaine d’années, il existe également cinq masters en ingénierie et action sociales au sein des hautes écoles. Ils ouvrent la possibilité de se spécialiser en médiation sociale, en management, en développement et innovation sociale ou encore en évaluation des politiques publiques.
Le secteur du travail social ne connaît pas la crise outre-Rhin, avec de fortes perspectives d’emploi. Il existe 132 cursus de licence et leur accès est facilité par l’absence de critères d’admission, mis à part celui de l’obtention d’un diplôme d’études secondaires. Pour beaucoup d’étudiants, cette voie est un moyen facile d’obtenir une certification universitaire. Si le niveau licence est très généraliste, le master permet de suivre des cours de perfectionnement pour se former à des publics spécifiques. Il n’y a, en revanche, que très peu de possibilités de suivre une formation doctorale. La profession du travail social n’a pas encore réussi à établir sa propre discipline académique. Il n’existe aucun organisme professionnel permettant d’unifier le secteur. Historiquement, en Allemagne, le travail social repose sur le soutien aux pauvres – organisé par les Eglises – et sur le volontariat de la société civile, singulièrement des femmes de la classe moyenne. Ces deux mouvements sont toujours importants aujourd’hui. Les bénévoles et les non-professionnels font partie intégrante du système de sécurité sociale : l’opinion publique estime dans sa grande majorité qu’ils pourraient remplacer les professionnels à moindre coût.
A l’exception des professionnels exerçant en protection de l’enfance, le titre de travailleur social n’est pas protégé aux Pays-Bas. Des profils très divers interviennent dans les services sociaux associatifs, municipaux ou même en auto-entrepreneuriat. Le travail social y est très décloisonné. Depuis 2015, un tronc commun d’une durée variable selon les écoles a été institué, avec trois profils de formation. Le « social-pédagogue » exerce auprès de jeunes âgés de moins de 23 ans. Le « care » intervient en internat, auprès de personnes en situation de handicap ou âgées et en psychiatrie. Un troisième profil, plus généraliste, est censé faire la synthèse entre les anciens du « service social » et ceux de la « formation socioculturelle ». La recherche appliquée au travail social connait un fort développement, surtout dans le domaine de l’évaluation des pratiques et des politiques locales, ainsi que du développement méthodologique.