« Le temps des martinets », un texte écrit par une vieille dame désireuse de retrouver une période douloureuse de son enfance. En analysant le récit de celle appelée « La Petite » dans le livre, deux neuropsychiatres tentent de comprendre les processus psychiques qu’elle a mis en œuvre pour se protéger. Ni autobiographie, ni autofiction, le texte retrace des instants de vie, des impressions, des souvenirs fugaces… où la petite fille aux nattes brunes, qui a 2 ans quand la Seconde Guerre mondiale éclate, tente de trouver des réponses à d’anciennes questions. La peur, la faim, les Allemands, ses parents absents, les alertes, les arrestations… Mais aussi sa robe d’organdi blanc, les champs de maïs en été… « Nous avons tous en nous un enfant inconsolé, témoin de notre inachèvement et de notre rêve déçu de grandir. Nous avons tous besoin d’en témoigner, chacun à sa façon, au fil de la vie », souligne Rémi Puyuelo, un des deux professionnels. Une manière de mettre à nu le refoulé et peut-être de partir en paix.
« Ecrire avant la nuit » – Anne-Marie Merle-Béral et Rémy Puyuelo – Ed. érès, 13,50 €.