Cachés, déplacés, réfugiés, soldats… Pour les enfants, la guerre est souvent synonyme de séparation familiale. C’est à une réflexion autour de cette problématique qu’invite le dernier dossier de la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière » éditée par Anamosa (Association pour l’histoire de la protection judiciaire des mineurs). Il y est question de fratries, de camaraderies, de figures parentales de substitution, de solidarité… Mais aussi d’instrumentalisation du drame quand ceux qui tentent de protéger les enfants s’en servent comme d’un enjeu politique de « sortie » des conflits ou d’une publicité. Si la période analysée s’étale de 1920 à 1950, les contributions – et les images d’archives qui les accompagnent – ne sont pas sans rappeler les menaces qui pèsent à travers le monde sur les enfants vivant dans des zones de combat aujourd’hui. Dans le même numéro, deux articles intéressants : l’un consacré à la notion de « handicap social » et à la naissance des zones d’éducation prioritaire (ZEP), l’autre à la colonie pénitentiaire de Belle-Ile-en-Mer, incubatrice d’un modèle de jeunes hommes virils.
« Séparés. Des enfants dans la guerre, 1920-1950 » – Dossier dirigé par Laura Hobson Faure, Manon Pignot et Antoine Rivière – Revue d’histoire de l’enfance – « irrégulière » n° 24 – Ed. Anamosa, 23 €.