Il n’existe pas de données récentes sur le handicap en prison. Alors que la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) recensait 329 détenus en situation de handicap en 2013, moins d’un établissement sur deux disposait alors de cellules pour personnes à mobilité réduite (PMR). Et ce, malgré des quotas fixés par arrêtés. En 2016, seuls 32 % des détenus concernés bénéficiaient de prestations des services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) et des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad). Près de la moitié d’entre eux avaient recours à l’aide de codétenus pour se laver, se déplacer, manger ou recevoir des soins. « Ces conditions de vie sont incompatibles avec la détention », pointe Anne Dulioust, cheffe de service de médecine et maladies infectieuses pour l’Etablissement public de santé national de Fresnes (Val-de-Marne). « Les magistrats ne connaissent pas les infrastructures pénitentiaires. Ils n’ont pas conscience que, souvent, les portes ne sont pas assez larges pour qu’un fauteuil roulant puisse circuler et qu’il faut démonter une roue pour sortir d’une cellule. Pour ce qui est des handicaps cognitifs, les réponses adaptées sont quasiment impossibles. » Par ailleurs, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, signalait en mai dernier l’absence d’outils pour garantir l’accès à l’information des personnes malentendantes ou souffrant de déficiences mentales, ainsi que le manque de formation du personnel pénitentiaire.
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Prison : le grand flou
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