« Prouver que la danse est accessible à tous et apporte du mieux-être est notre objectif », annonce Anna Aglietta, responsable du Centre national de danse-thérapie pour les Grands Ballets canadiens de Montréal. Portée depuis 2013, cette ambition se concrétise au travers d’ateliers organisés auprès de différents publics. Le choix s’oriente vers des profils présentant des vulnérabilités sociales liées à des handicaps ou au vieillissement. Ainsi, 25 professionnels de la danse interviennent en structures d’accompagnement auprès de petits groupes de quatre à six personnes en moyenne. Au total, 2 000 participants ont été dénombrés.
Qu’ils soient cognitifs, émotionnels ou physiques, de nombreux bienfaits ont été observés par le centre de danse. « Nous travaillons par exemple avec des enfants réfugiés sur le sentiment de rage. Nous proposons des exercices pour reconnaître ce sentiment et le gérer sans se faire de mal ni en faire aux autres. Les enfants atteints du trouble autistique apprennent, eux, à verbaliser, à s’exprimer par le mouvement. On note aussi un ralentissement de la progression de la maladie et une meilleure concentration chez les personnes âgées atteintes de démence », explique Anna Aglietta. En termes de style, rien n’est imposé, il peut s’agir de danse contemporaine comme de ballet. La danse adaptée se décline en exercices de création, d’improvisation et de rythme.
La réussite du projet tient à l’adaptation au public, anticipée et actée par une collaboration étroite entre les organismes bénéficiaires et les professeurs de danse, mais aussi à la prise en compte des besoins spécifiques. Certains objectifs communs, tels que la réduction de l’anxiété ou la confiance en soi, reviennent malgré tout. « Nous demandons aux structures qu’un professionnel se charge du suivi du point de vue social et de la santé. Cela nous permet, par exemple, de tenir compte d’une chute d’un participant avant un atelier », précise la responsable du centre national. Publics et privés, les budgets sont arrêtés sur le moyen terme, ce qui, comme en France, contraint l’organisme à « naviguer à vue ».