Recevoir la newsletter

Tous à l’eau

Article réservé aux abonnés

Activité emblématique de l’été, la baignade constitue une pratique récréative qui nécessite d’être encadrée et accompagnée pour minimiser les risques qu’elle engendre, principalement auprès des enfants. Au cours de l’été 2021, Santé publique France alertait sur le nombre important de noyades survenues sur le territoire français. Première cause de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans, celles-ci étaient dues à la reprise des activités après la période de restrictions liées à la pandémie, de nombreux enfants n’ayant pas pu bénéficier de cours de natation à cause de la fermeture des piscines. Du reste, jusqu’à une période relativement récente, rares sont les générations qui savent nager. La noyade constitue alors un phénomène social fréquent dans des villes et villages traversés par des cours d’eau, entourés d’étangs, marais ou lacs. Au XVIIIe siècle, médecins et pharmaciens étudient le mécanisme de la respiration et cherchent à comprendre comment faire revenir à la vie les noyés. Des postes de secours sont installés le long des fleuves en milieu urbain, signe d’un rapport nouveau à la baignade.

Au XIXe siècle, tandis qu’un tiers des morts accidentelles sont dues à la noyade, la situation évolue : la représentation du littoral se transforme, comme l’a montré l’historien Alain Corbin, au point de créer un « désir de rivage » qui explique le succès nouveau des plages et des bains de mer. En 1824, la Société humaine pour le sauvetage des noyés et des naufragés se crée à Boulogne-sur-Mer, tandis que l’apprentissage de la natation s’impose en France. Cet enseignement, inscrit dans les programmes scolaires au chapitre de la gymnastique, est en théorie obligatoire à partir de 1879. La visée est d’abord sanitaire et patriotique : initier les jeunes gens à des rudiments d’hygiène corporelle en même temps que les former à une discipline utile pour accomplir son devoir militaire.

La construction de piscines, qui débute dans les années 1880, connaît un véritable essor beaucoup plus tard : dans l’entre-deux-guerres, avec la naissance notamment de la Fédération française de natation, et au début de la Ve République en 1958, sous la houlette du Haut-Commissariat à la Jeunesse et aux Sports qui cherche à stimuler la dimension sportive et la compétition. Dans les années 1970, l’opération « 1 000 piscines » permet l’équipement du territoire dans le but de rendre le maximum d’enfants autonomes en milieu aquatique. La généralisation de l’apprentissage de la natation représente toujours un défi que les pouvoirs publics doivent continuer à relever. A défaut de renforcer rapidement le réseau des piscines publiques, l’initiative des piscines itinérantes développée à Strasbourg et dans la Creuse cet été est peut-être un exemple à suivre…

Dans le rétro

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur