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« I have a dream »

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Né au début du XXe siècle, le travail social ne cesse de s’adapter au gré des contextes socio-économiques et politiques. Au point de se perdre parfois. Comme en témoignent les professionnels qui alertent régulièrement depuis des années sur la crise d’attractivité qu’ils traversent. Car si les injonctions n’ont jamais cessé de fuser dans le secteur, au prix de nombreuses contradictions, elles font de plus en plus écho à des logiques de gestion et de rentabilité alors que précarité et inégalités grandissent. Résultat : assurer un accompagnement bienveillant et humaniste dans une société chaque jour davantage libérale devient une gageure. Les risques d’instrumentalisation et de contrôle social, auxquels sont confrontés les travailleurs sociaux de tous temps, compliquent encore la donne. L’Anas (Association nationale des assistants de service social) le rappelle comme un avertissement dans la préface du dossier « Que veut le travail social ? » du dernier numéro de la Revue française de service social. Pour comprendre, rien de mieux que de revenir sur un demi-siècle de pratiques avant d’analyser les tensions actuelles. « La conformation à des problèmes types admet que les politiques d’action sociale sont envisagées loin des réalités […]. Le rationnel s’accroît au détriment du relationnel et modifie ainsi le sens du travail […] Le risque, c’est le retour à l’assistance, à l’assistanat », écrivent Ingrid Dromard, docteure en philosophie, et Anneliese Vernaz, chargée de conseil et développement à la caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône. Mais, loin de se lamenter, les professionnels rêvent du travail social de demain. « Précurseur », « radical » et, pourquoi pas, « idéal ». L’assistante sociale Sylvie Kowalczuk en est convaincue : le changement viendra des travailleurs sociaux eux-mêmes, de leurs capacités de résistance et d’innovation. N’ont-ils pas « toujours joué à la marge et avec la marge », rappelle-t-elle en citant le sociologue Robert Castel. Cependant, suffit-il de s’inspirer de la philosophie positive, autrement dit de vouloir pour pouvoir ? L’autrice semble le croire : « Nombre de travailleur-euse-s sociaux-ales que je côtoie, bien que lucides sur les conditions de travail, restent guidé-e-s par un espoir fou. » Un numéro qui fait du bien.

Notes

« Que veut le travail social ? » – Revue française de service social, n° 285, 15 €.

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