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A l’écoute des traumatismes

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Qu’elles viennent du Soudan, d’Erythrée, d’Irak ou encore d’Afghanistan, les personnes réfugiées arrivées à Calais ont une longue route derrière elles. Un chemin semé de traumatismes et de mises en danger : en 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) constatait que « la prévalence de troubles mentaux courants tels que la dépression, l’anxiété et le trouble de stress post-traumatique est généralement plus élevée chez les migrants exposés à l’adversité et chez les réfugiés que parmi les populations d’accueil ».

Face à cette problématique, l’organisation Médecins du monde, présente sur le littoral depuis plus de quinze ans, a mis en place une mission spécialisée dans la santé mentale qui tâche de convaincre les patients de se préoccuper de possibles troubles.

Coordinatrice du programme de Médecins du monde dans le Nord et sur le littoral, Diane Léon explique cette démarche : « Notre approche n’est pas de nous substituer aux soins de droit commun, mais de pouvoir orienter le plus possible les personnes vers ce dont elles ont besoin. » Chaque semaine, les bénévoles maraudent sur les campements, répondent aux signalements de personnes en détresse psychologique et installent leur permanence à l’accueil de jour du Secours catholique.

Ce jeudi, les équipes de Médecins du monde sont épaulées par Art Refuge, une association britannique d’art-thérapie dont le but est de créer un lien avec les personnes pour entamer des discussions. Bobbie, art-thérapeute présente ce jour-là, constate les bienfaits des activités proposées : « Un jour, trois hommes jouaient autour de la table à bâtir une maison avec ces petites briques réalistes. L’un d’eux n’allait vraiment pas bien, mais on a vu que, dans le jeu et la création, ses deux amis l’ont soutenu et ont pris soin de lui. »

A l’accueil de jour, les bénévoles de Médecins du monde jouent et créent sur une grande table posée au centre d’une vaste salle. Les discussions vont bon train, à voix basse, jusqu’à aborder naturellement les parcours migratoires, les routes traversées et les désillusions. « Quand on va sur les campements, à la rencontre des exilés, on donne un tableau et des craies, et les dessins sont parfois terribles. Surtout ceux qui représentent des bateaux et des naufrages », se souvient Diane.

Créer ces espaces de dialogue en sécurité, Diane Léon y met un point d’honneur : « C’est important de sortir des campements où tu es accroupi pour parler, avec la police qui rôde autour. Ici, il y a la possibilité d’identifier les besoins et d’orienter les gens dignement. » Dans un avenir proche, Médecins du monde compte se doter d’une clinique mobile, pour perpétuer sa mission dans un cadre qui permettra davantage d’intimité.

Une saison en migrations

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