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D’exilés à exilés

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Sous une chaleur presque caniculaire, celui qu’on appelle « Rasta », un grand type au sourire large, ouvre les lourdes grilles du bâtiment. Une vingtaine de personnes s’engouffrent dans l’entrée, saluent les bénévoles présents puis leurs amis, avant de s’installer à l’ombre dans la grande salle et de brancher leurs téléphones. Quatre jours par semaine, l’accueil de jour du Secours catholique ouvre ses portes aux personnes exilées pour qu’elles puissent boire un thé, faire leur lessive ou tout simplement s’offrir un moment de répit. C’est aujourd’hui le seul endroit à Calais qui permet aux personnes en transit de souffler. Depuis 2017, quand l’association a acheté un bâtiment, y a installé des douches, quelques tables de ping-pong et plusieurs petites salles en intérieur.

Ici, les activités proposées par les différentes associations sont nombreuses. L’atelier de couture le mercredi après-midi, où les vêtements troués ou trop grands sont reprisés ; celui de dessin, animé par Sophie qui propose aux exilés de s’exprimer via ce médium ; et la radio collaborative, le Calais Border Broadcast, qui informe notamment les personnes des lieux et horaires des distributions alimentaires.

A l’instar du hangar des associations, l’Auberge des migrants, l’accueil de jour est une véritable fourmilière, sans cesse en ébullition. On y aperçoit Juliette, chargée de mission pour le Secours catholique, aller d’une personne à l’autre, son téléphone en main, en aider une première, en renvoyer une autre vers un bénévole. A la porte, Rasta accueille des gens qu’il connaît : « Certains sont là depuis des mois et des mois. Leur quotidien, c’est ça », lâche-t-il.

Ils sont une vingtaine comme lui à venir apporter leur aide lors de l’ouverture au public. Pour servir le thé, accompagner certaines personnes dans leurs démarches, les orienter, jouer, s’occuper des lessiveuses. Certains bénévoles sont eux-mêmes en exil, à l’image de Robel. Originaire d’Erythrée, le jeune homme de 29 ans vient tous les jours traduire la parole des migrants : « Je parle anglais, amharique, tigrinya, allemand et arabe. Les gens ont souvent besoin de moi ici. » Rasta observe : « Tous les âges, toutes les cultures et toutes les religions viennent aider. Les bénévoles arrivent des quatre coins de France, d’Europe et même du monde entier. »

Quotidiennement, l’accueil de jour reçoit 500 personnes en moyenne. Mais cet hiver, près de 800 personnes sont venues y chercher un peu de réconfort certaines journées. « Ce lieu est important car Calais est une prison à ciel ouvert », glisse le bénévole.

Une saison en migrations

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