Alors qu’elle est restauratrice d’art, Helga Reidemeister devient assistante sociale en 1968. Son travail l’amène à rencontrer des familles ouvrières vivant dans les grands ensembles de Berlin-Ouest. Très vite, le déterminisme social devient son sujet d’étude et le documentaire, son porte-voix. « Il s’agit pour elle de rendre le privé politique, d’inscrire les histoires individuelles dans un contexte plus large. Le cinéma devient un engagement, une manière de participer aux luttes qui lui tiennent à cœur : socialisme, féminisme et pacifisme », écrit Marion Bonneau, programmatrice de la rétrospective cinématographique qui lui est consacrée au Centre Pompidou, à Paris, à partir du 17 juin. Portraits de mères de famille divorcées, de femmes incarcérées devenues violentes après avoir été victimes d’abus, d’ouvriers non qualifiés au chômage… Dans ses films, la cinéaste militante dépeint la violence des rapports sociaux, les destins brisés, mais aussi l’envie de se battre, en Allemagne comme ailleurs. Elle est décédée en 2021. A découvrir.
« Si c’est ça le destin » – Helga Reidemeister – Du 17 juin au 3 juillet, à la bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, à Paris.