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L’exemple inspirant du Front populaire

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À l’heure où la dynamique produite par la constitution de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) suscite espoirs et interrogations, évoquer le Front populaire permet de revenir sur un moment fort de l’histoire sociale et politique de la France. Né d’une réaction aux violences de rue à partir du 6 février 1934, quand les ligues d’extrême droite ont fait vaciller la République, le Front populaire est le résultat d’un pacte d’action anti­fasciste signé en juillet 1934 par les socialistes et les communistes, rejoints un an plus tard par les radicaux. En forgeant en octobre 1934 l’expression « front populaire », pour la première fois, les communistes se déclarent prêts à participer à un gouvernement aux côtés des deux autres formations politiques. S’ensuit l’élaboration d’un programme – souvent résumé par la formule « pain, paix, liberté » – qui tente de répondre aux urgences sociales d’une période de crise.

La campagne électorale pour les législatives de 1936 se déroule sur fond d’affrontements entre partisans et opposants du Front. A l’issue du premier tour, les camps « frontistes » appellent à faire bloc derrière le candidat le mieux placé au premier tour. La victoire du Front populaire ouvre la voie à un gouvernement de gauche dirigé par Léon Blum. Après les grandes grèves de juin 1936, d’importantes mesures sociales sont adoptées : abaissement de l’âge de la retraite, prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, hausse des salaires, adoption des conventions collectives, des congés payés, de la semaine de 40 heures…

Le Front populaire se caractérise aussi par des innovations dans la composition de son gouvernement. De nouveaux portefeuilles apparaissent, tel le sous-secrétariat d’Etat chargé des loisirs et des sports, confié à Léo Lagrange. La pratique sportive pour tous est encouragée, de nombreux terrains de sport sont construits et un brevet sportif populaire est mis en place en 1937. Mais il faut surtout souligner l’entrée de trois femmes au gouvernement, à une époque où elles n’ont pas encore le droit de vote. Outre Irène Joliot-Curie à la recherche scientifique, Suzanne Lacore est nommée sous-secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance et Cécile Brunschvicg, sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale. Suzanne Lacore crée les commissions de l’enfance déficiente, de l’enfance malheureuse, des loisirs, travaille à unifier les œuvres de l’enfance et à humaniser l’Assistance publique. Cécile Brunschvicg ouvre, quant à elle, 1 500 cantines scolaires, instaure un certificat d’aptitude « à l’enseigne­ment des enfants arriérés » et débute une refonte des maisons de correction. La brièveté et la fragilité de l’expérience du Front populaire (qui prend fin en novembre 1938) ne doivent pas faire oublier l’importance de l’élan donné par une politique audacieuse et radicale, dont les acteurs politiques de 2022 seraient bien avisés de s’inspirer.

Dans le rétro

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