Ils n’étaient que trois étudiants à en bénéficier depuis le second semestre 2021, mais l’initiative devrait s’étendre bien au-delà des frontières du Shaanxi (très ancienne province de la Chine située dans le nord-est du pays). L’université publique de recherche de cette province de 38 millions d’habitants consacre une équipe de chercheurs à un partenariat lié à un centre de développement des chiens-guides pour aveugles dans la ville de Qizi. L’objectif consiste à adapter ces derniers à l’interaction avec des jeunes autistes. « L’implication des animaux dans l’éducation est pratiquée à l’étranger depuis de nombreuses années et montre de bons résultats. Cette pratique améliore le savoir-être des enfants, leurs compétences sportives, et renforce l’intérêt et la motivation », explique Wang Tingzhao, directeur du département de l’éducation spéciale de l’université du Shaanxi, cité par Le Quotidien du peuple.
Les autorités chinoises se sont en effet inspirées des programmes de médiation animale déjà testés à l’étranger, y compris en France, pour accompagner toutes sortes de handicap, des troubles autistiques à ceux de l’audition, voire certaines maladies comme l’épilepsie ou le diabète, les chiens-guides étant par exemple capables de sentir l’odeur d’une crise en travaillant au préalable à détecter les signaux émis par la sueur de leur propriétaire.
« Ces dernières années, de plus en plus de chiens-guides apparaissaient dans les lieux publics pour aider les non-voyants. Plus de la moitié des chiens formés dans le cadre des chiens-guides ont arrêté la formation pour diverses raisons », explique Wang Tingzhao. La plupart de ces chiens se sont convertis en animaux de compagnie, « leur formation était alors totalement perdue », souligne-t-il, alors que l’université promet d’étendre son programme à 80 jeunes atteints d’autisme scolarisés à Qizi.
La communication orchestrée autour de ce projet par l’organe officiel du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir n’intervient pas par hasard, les autorités multipliant les annonces vantant les progrès réalisés par l’empire du Milieu dans le domaine de l’accompagnement du handicap. Dans la foulée de l’organisation des Jeux paralympiques d’hiver 2022, au cours desquels la Chine a écrasé la concurrence au classement des médailles (58 contre une seule obtenue il y a quatre ans), le Beijing Daily, principal quotidien de la capitale, vantait au mois de mars l’installation de « dispositifs sans obstacle » dans « 336 000 endroits », la construction de « 100 rues et pâtés de maisons accessibles aux fauteuils roulants » ou encore « l’établissement de 100 cercles de vie pratique avec des services disponibles à moins de 15 minutes du domicile des résidents ».
Soit le résultat d’un vaste plan d’action dévoilé en novembre 2019, toujours conçu dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques, et visant entre autres à améliorer le quotidien des personnes aveugles, avec l’installation de pavages tactiles, de trottoirs aménagés, en particulier dans les centres de services gouvernementaux, des quartiers résidentiels et d’autres zones liées à la vie quotidienne des groupes vulnérables. La Chine vante également les progrès spectaculaires réalisés dans le domaine des transports en commun, avec près de 12 000 bus équipés pour les fauteuils roulants, afin que davantage de personnes âgées et handicapées puissent voyager de façon autonome.