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Rétablir les liens

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Le 3 mai dernier, Camille et Emma, respectivement responsable opérationnelle terrain et officier de recherche pour la Croix-Rouge, ont proposé aux autres associations présentes à Calais une formation sur leurs interventions dédiées au maintien des liens familiaux. A la Maison d’entraide et de ressources (MER), la tablée les écoute attentivement.

Depuis la création de la Croix-Rouge, c’est l’une de ses missions premières : « Rétablir ou maintenir les liens entre les membres d’une même famille et faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues, lorsqu’un conflit, une catastrophe naturelle ou d’origine humaine, ou toute autre situation ayant une incidence sur le plan humanitaire, vient rompre ces liens. » Une mission également inscrite dans le protocole additionnel aux conventions de Genève de 1949, relatif à la protection des victimes des conflits armés internationaux.

En situation de migration, ces liens familiaux sont souvent rompus. La frontière franco-britannique en est une preuve visible. « Dans un environnement de survie où les besoins primaires sont difficiles à satisfaire, garder un lien avec ses proches n’est pas forcément une priorité vitale », explique Camille aux associatifs présents. Rechercher un proche disparu est par ailleurs « un processus très mobilisant, souvent aussi un peu abstrait car long et difficile, poursuit-elle. Il n’est pas simple, psychologiquement, de contacter des proches quand on est dans une situation telle qu’à Calais. »

Alors pour que le lien ne soit pas perdu, la Croix-Rouge travaille au quotidien sur trois axes. La prévention d’une part, en incitant à « enregistrer ses numéros de téléphone sur une carte, informer un proche de son départ, ne jamais se séparer de ses enfants ». Le maintien des liens familiaux ensuite. Les bénévoles permettent aux personnes rencontrées lors de leurs maraudes d’appeler gratuitement vers leurs pays d’origine, à l’aide des téléphones de la Croix-Rouge, disponibles aussi à l’accueil de jour du Secours catholique. En 2021, l’organi-sation a ainsi permis aux personnes exilées de passer plus de 5 000 appels vers leurs familles, parfois sans nouvelles depuis de longs mois.

Le rétablissement des liens familiaux en revanche est sûrement l’action la plus complexe de ce travail. Quand une personne a été séparée de ses proches par un conflit ou la longue route de l’exil, les officiers de recherche comme Emma mènent l’enquête. Un travail minutieux et de longue haleine. Cette année, sur le littoral, 26 entretiens de recherche ont été réalisés. Et certains d’entre eux ont permis à des familles de se retrouver.

Une saison en migrations

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