Depuis des années Thierry Thieû Niang bouscule l’univers de la danse et l’ouvre avec douceur aux résidents de maisons de retraite souffrant de la maladie d’Alzheimer, aux enfants autistes, aux détenus, aux migrants, aux malades du cancer… A tous ceux qui sont entravés mais dont le corps encore ressent, bouge, s’exprime si tant est qu’on lui en offre la possibilité. « Agrandir le sensible au partage », c’est un peu la devise de cet artiste hors du commun (voir ASH n° 3123 du 30-08-2019), né au Vietnam. « Que peut la danse ? Comment un mouvement dansé peut-il réparer l’image de soi ainsi dévastée », interroge-t-il dans son livre-témoignage sur son expérience au service d’oncologie de l’hôpital Avicennes, à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Réponse : « Le soin c’est d’abord de l’écoute. Une écoute unique dans sa singularité, sa spécificité et sa propre vulnérabilité. D’accueillir. Soigner, c’est reconnaître l’autre, reconnaître l’humanité commune, reconnaître l’autre en soi. Danser c’est la même chose. » C’est toucher l’indicible.
« Agapè, danser à l’hôpital » – Thierry Thieû Niang – Ed. érès, 10 €.