Qu’a donc pu précéder la décision d’Adrien Taquet, rendue publique par une série de tweets, une veille de week-end, de quitter son poste de secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles ? Une annonce subite qui pourrait aisément être interprétée comme la manifestation impulsive du ras-le-bol d’un homme fatigué. Le prétexte invoqué, trop bien connu, de vouloir s’occuper de sa « propre famille » sonnerait même comme l’expression d’une rancœur aux oreilles de ceux qui ont suivi son parcours, et vécu les moments où, voilà quelques années, il cheminait au côté d’Emmanuel Macron, en proche et confiant conseiller, bâtissant une famille politique encore alors en devenir. Adrien Taquet, non sans avoir longuement égrainé les avancées que son mandat de secrétaire d’Etat a permis, a conclu ses messages par un « A bientôt » qui peut en dire long sur son avenir.
Comme par exemple la perspective de profiter de ses proches en cette saison printanière, puis de l’été, pour revenir gonflé à bloc.
Ce retrait, « temporaire » est-il bien précisé, serait-il dû à la réflexion que notre désormais Président « obligé » mène au sujet du remaniement gouvernemental ? A une déception ? A la nomination peut-être évoquée, au prochain gouvernement, d’un nouveau collaborateur qui paraîtrait infréquentable à ses yeux ? Toutes les hypothèses sont permises, mais les jeux sont faits, le divorce semble consommé.
Le départ d’Adrien Taquet rejoint celui de quelques personnalités qui avaient rejoint la Macronie dès ses premières heures.
Le départ inattendu du secrétaire d’Etat avoisine la rapidité d’« un pet sur une toile cirée », pour citer Berthe, alias Betty, grand-mère de l’auteure de ces lignes.
Les mesures qu’Adrien Taquet a réussi à faire adopter permettent de gratifier son passage en politique d’une mention « passable ». Certaines avancées restent, selon les domaines, satisfaisantes, d’autres critiquables, voire franchement très décevantes.
Les moyens financiers n’ont sans doute pas suivi les promesses, et au vu d’une déclaration télévisée selon laquelle les cinq prochaines années du Président « obligé » seraient en priorité dédiées à la protection de l’enfance, il y a lieu de s’inquiéter. Et d’imaginer les raisons d’une rupture.