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Le prix de la liberté

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Liberté d’aller et venir dans les institutions. Vaste sujet que la crise sanitaire a plus que jamais mis sur le devant de la scène, en particulier pour les personnes âgées en Ehpad. Impossibilité de voir sa famille, de participer à des activités, obligation de prendre ses repas seul, de rester dans sa chambre… L’isolement a parfois confiné à l’enfermement et soulevé des questions éthiques inédites chez beaucoup d’usagers et de professionnels. « Protéger n’est pas surveiller. Protéger n’est pas enfermer », avait souligné à l’époque Laurent Garcia, cadre de santé en Ehpad et lanceur d’alerte dans l’ouvrage Les fossoyeurs, à l’origine du scandale « Orpéa ». S’il arrive que des restrictions soient mises en place, comme lors du premier confinement, elles doivent être néanmoins discutées collégialement, limitées dans le temps, contrôlées par des tiers et réévaluées. Tel est le point de vue de Fabrice Gzil, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), et défendu par les différents contributeurs à la nouvelle édition de ce livre sur La liberté d’aller et venir dans le soin et l’accompagnement. Selon ce dernier, « en aucun cas, des incapacités ne sauraient, à elles seules, justifier une privation de liberté ». La réalité s’avère souvent différente. Ainsi, en psychiatrie, le recours à l’isolement a doublé ces dernières années, passant de 4 % à 8 %. L’usage de la contention est également en augmentation. Un phénomène attribué, en partie, à l’insuffisance des moyens dont souffre le secteur. Mais les limites sont-elles toujours condamnables ? « Et si les hospitalisations sous contrainte nous démontraient surtout que la restriction de la liberté d’aller et venir en psychiatrie est une protection des patients. Combien de vies sauvées ? », interroge Muriel Bossard, psychiatre à Nantes. Difficile de savoir tant l’équilibre est fragile entre les bénéfices et les risques individuels et collectifs. Les enjeux sont nombreux. Au-delà des logiques cliniques ou institutionnels, c’est du rapport à l’autre qu’il s’agit.

Notes

« La liberté d’aller et venir dans le soin et l’accompagnement » – Sous la direction d’Aurélien Dutier et Miguel Jean – Presses de l’EHESP, 25 €.

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