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Moi, Président social

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La campagne pour le premier tour des élections présidentielle est terminée. Sur les plateaux de télévision ou ailleurs, les candidats ont parlé d’immigration, de sécurité, de pouvoir d’achat, d’Europe… Rien, ou si peu, sur l’accompagnement des personnes les plus fragiles. Les travailleurs sociaux sont aussi transparents que leur public. Il suffit de lire les programmes pour s’apercevoir qu’ils n’y figurent pas.

Certes, à une des propositions du Rassemblement national de créer un centre éducatif fermé par département ou à une autre préconisation des Républicains d’abaisser la majorité pénale de 18 à 16 ans, les candidats de gauche suggèrent des mesures davantage axées sur l’éducation que la répression, la notion de « care », l’intérêt pour l’autre, n’émergent pas. La méconnaissance du secteur s’avère même parfois totale. Ainsi Valérie Pécresse promet-elle de « renforcer et confier » aux départements « les services de protection maternelle et infantile, de la protection de l’enfance ». Ce qui est déjà le cas.

Et le bilan du quinquennat du candidat sortant ne sauve pas la mise. Malgré le fameux « quoi qu’il en coûte » déployé pendant la crise sanitaire, les plus précaires continuent de s’enfoncer dans la pauvreté, l’ascenseur social a du mal à fonctionner et de nombreux services publics sont à la peine, accroissant les inégalités. Les APL ont été rognées de 5 € par mois, les emplois aidés supprimés mettant en difficultés de nombreuses associations… Pire : dans une société du mérite et de la responsabilité individuelle, les demandeurs d’emploi sont stigmatisés et culpabilisés.

Emmanuel Macron l’a annoncé : lui, Président, le versement du RSA sera conditionné à de nouvelles « contreparties ». Quant à l’inclusion, elle rime toujours avec exclusion. Et alors que le secteur attire de plus en plus de fonds privés, les travailleurs sociaux se découragent et perdent le goût du métier par manque de moyens et de reconnaissance. Leurs nombreuses mobilisations ces derniers mois en témoignent. Absents des promesses électorales, les ASH ont demandé à des professionnels de terrain et des chercheurs de se mettre dans la peau d’un candidat au mandat suprême.

Pour seule consigne, une phrase : « Moi, Président. » L’exercice peut paraître bien présomptueux, voire inconfortable, mais ils ont accepté et osé. Après tout, il s’agit de rêver un peu à une société plus juste et solidaire. Grand-âge, précarité, protection de l’enfance, insertion, violences faites aux femmes, psychiatrie, asile… Les idées ne manquent pas pour un nouvel ordre social. Plus respectueux des oubliés du monde d’en haut et de ceux qui ont fait de l’aide aux plus déshérités leur mission. Entre les lignes, chacun à leur manière, ils le martèlent : le travail social n’est pas un coût, c’est un investissement. Comme un message d’espoir au futur Président.

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