Etre président de la République, c’est refuser que 9,3 millions de personnes vivent dans la violence de la pauvreté, condamnées à survivre et empêchées d’exercer leur pouvoir d’agir. C’est refuser qu’une partie de la population soit reléguée à appartenir à une catégorie de sous-citoyens, oubliés, stigmatisés, dont les droits sont bafoués. C’est refuser la fatalité et investir dans la reconstruction de sécurités solides pour tous.
La pauvreté relève de décisions politiques. La pandémie a montré que les moyens existent si la volonté est au rendez-vous. La lutte à engager doit s’appuyer sur un principe simple, celui de l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux : logement digne, emploi décent, revenu convenable d’existence, école où chaque enfant peut apprendre, droit de vivre en famille, accès à la santé, au numérique, à la justice, à la culture, à l’exercice de la citoyenneté… Parmi les propositions concrètes : construire davantage de logements sociaux, assurer une sécurité de revenus pour les jeunes dès 18 ans tout en investissant dans un accompagnement de qualité, créer massivement des emplois dans la transition écologique et sociale, permettre à chacun l’accès à une alimentation saine, durable et de qualité, garantir un accueil humain et bienveillant au sein des services publics pour accompagner ceux qui en ont besoin.
Loin de l’idée selon laquelle les devoirs viendraient avant les droits, être président de la République, c’est réaffirmer que le respect des droits n’est ni négociable ni conditionnable à quelque contrepartie que ce soit. C’est considérer les personnes les plus pauvres comme les boussoles de toutes les politiques publiques. Afin qu’elles soient efficaces, il est nécessaire d’associer les citoyens, en particulier les plus défavorisés, à leur élaboration, leur mise en œuvre et leur évaluation. Partir des plus exclus, c’est attester que l’éradication de la pauvreté bénéficiera à l’ensemble de la société et que personne ne sera laissé de côté. Dans cette reconquête sociale, chacun doit être reconnu à égale dignité.