Je m’engagerais à prendre toutes dispositions pour que l’intérêt supérieur des enfants constitue effectivement une considération primordiale de la politique de protection de l’enfance. Garantissant la réalisation complète de leurs droits, universels et spécifiques, en même temps que la satisfaction de leurs besoins fondamentaux, physiques, psychiques, sociaux, de sécurité et d’affection. Et faisant de leur bien-être global et de leur développement individuel et social une priorité absolue :
1. en rendant, enfin, obligatoires les études de l’impact des politiques nationales et locales, y compris des stratégies budgétaires ou de programmation de l’offre de services ;
2. en rassemblant et en harmonisant l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires, aujourd’hui dispersées en fonction des différentes politiques publiques, dans un code unique de l’enfance, en vue d’améliorer l’interconnaissance des acteurs et l’articulation coordonnée de leurs missions ;
3. en dotant de façon urgente la politique de protection de l’enfance des ressources financières et humaines nécessaires pour garantir l’enjeu de bien-être des enfants. Aujourd’hui, l’insuffisance généralisée des moyens du dispositif, social, judiciaire et médico-social, se traduit par des délais délétères et des décisions par défaut, tant en prévention qu’en protection. Il est temps d’adapter la politique de protection de l’enfance au temps de l’enfant. Ce faisant, il sera possible de redonner « sens » aux missions des professionnels qui pourront retrouver un véritable « pouvoir d’agir » ;
4. en mettant en œuvre sans attendre un plan de formation ambitieux visant à faire monter le niveau collectif de compétence et de qualification des professionnels : magistrats, médecins, forces de l’ordre, travailleurs sociaux et médico-sociaux, enseignants, encadrants… Les formations initiales intégreront impérativement l’état actualisé des connaissances scientifiques et théoriques portant sur le développement de l’enfant et ses besoins fondamentaux, de même que des modules sur les droits de l’enfant. Les formations continues seront renforcées, en particulier à propos des outils aujourd’hui validés. Ce plan devra prévoir la création d’un fonds unique de formation pour l’ensemble des professionnels de la protection de l’enfance, quels que soient le secteur ou la nature – publique ou privée – des employeurs ;
5. en soutenant et en encourageant l’expression et la participation des enfants, davantage considérés par les institutions et les professionnels comme des « objets » de protection que comme des sujets de droits propres et membres actifs à part entière.