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A quand notre départ à la retraite ?

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La question de la réforme des retraites apparaît comme un point sensible dont les candidats à l’élection présidentielle se sont emparés au cours de la campagne. L’histoire de la mise en place d’un système de retraites en France, certes complexe, se fonde sur une logique pourtant simple : la réduction des inégalités au sein des populations âgées. Au XIXe siècle, si l’épargne et la prévoyance sont valorisées dans les milieux bourgeois, leurs principes sont difficilement compatibles avec les faibles revenus des ouvriers. Progressivement, la création de caisses d’épargne et de sociétés de secours mutuel permet aux travailleurs les plus modestes d’anticiper leurs moyens d’existence, mais ces systèmes demeurent souvent insuffisants pour couvrir le risque vieillesse. En outre, reposant sur le volontariat, ils ne garantissent pas la pérennité des fonds nécessaires à un fonctionnement équilibré.

Au tournant du XXe siècle, la mise en place d’un Etat social change la donne : par deux lois, l’accès à une retraite devient un droit ouvert aux travailleurs les plus modestes. Dans un premier temps, une loi de 1905 prévoit une assistance pour les « vieillards » d’au moins 70 ans et les infirmes sans ressources – qui sera remplacée par l’aide sociale dans les années 1950 – et entérine pour la première fois la nationalisation de l’assistance à destination des vieux travailleurs.

Peu après, une loi de 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes consacre le principe de l’obligation de la cotisation salariale dans le but de la constitution d’une épargne retraite. Fondée sur les initiatives prises dans certaines grandes entreprises privées dès la fin du XIXe siècle, cette loi se base sur une logique assurancielle. Toutefois, cette loi réclamée par les syndicats ouvriers est un échec : en raison d’un âge de départ à la retraite trop élevé (fixé à 65 ans, alors que l’espérance de vie se situe autour de 50 ans chez les ouvriers) et de pensions trop faibles, elle ne parvient pas à couvrir le risque vieillesse de manière satisfaisante.

Dès 1912, il est prévu d’abaisser l’âge de la retraite à 60 ans. En outre, l’inflation causée par la Première Guerre mondiale vient très vite remettre en question l’application de ce système par capitalisation.

Pour lutter contre ces travers, le régime de Vichy instaure en 1941, dans un contexte de crise, une allocation aux vieux travailleurs salariés, avant que le Conseil national de la Résistance ne prévoie la création d’un système par répartition fondé sur la solidarité entre générations, mis en œuvre en 1945. Acteur essentiel de cette réalisation, le haut fonctionnaire Pierre Laroque est aussi celui qui, dès 1962, est chargé d’une politique de la vieillesse visant à réduire la précarité au sein de ce groupe social particulièrement fragile. Les réformes des années 1970 permettent une amélioration de la situation, au prix d’un déficit qui peine depuis à être résorbé. Mais si les calculs sont utiles pour élaborer les politiques, c’est bien un choix de société qui, seul, doit dicter les réformes à mener.

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