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Trinité-et-Tobago en pénurie de travailleurs sociaux

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Trinité-et-Tobago en pénurie de travailleurs sociaux

Crédit photo Etienne Cassagne
La république de Trinité-et-Tobago peine à offrir des salaires attrayants dans la fonction publique, obligeant les étudiants en travail social à se tourner vers le secteur privé.

Comment améliorer et revaloriser la condition des travailleurs sociaux, alors que Trinité-et-Tobago en manque cruellement, malgré les nombreux diplômes accessibles dans le pays ? Dans ces deux îles des Caraïbes, peuplées de seulement 1,2 million d’habitants, les meilleurs étudiants privilégient toujours les carrières de médecins et d’avocats, constate Aiyegoro Ome, fondateur de la « Sinuhe Center Foundation », spécialisée en travail social. « Mon problème est que je ne vois pas d’étudiants chercher des bourses de premier cycle pour des cursus comme le travail social », regrette-t-il dans une tribune publiée par le Trinidad and Tobago Newsday.

Plus de vocations d’avocats et de médecins

Le citoyen du pays membre du Commonwealth relaie le plaidoyer de l’Association britannique des travailleurs sociaux (BASW) : « Les travailleurs sociaux visent à améliorer la vie des gens en les aidant à surmonter les difficultés sociales et interpersonnelles, en promouvant les droits de l’Homme et le bien-être. [Ils] protègent les enfants et les adultes ayant besoin d’aide contre les préjudices. Qu’il s’agisse d’aider à garder une famille sous pression ou de soutenir une personne ayant des problèmes de santé mentale, le travail social est une carrière variée, exigeante, souvent émotionnelle et très enrichissante. Sans préjudice des choix de carrière des étudiants en droit et en médecine, nous avons également besoin d’étudiants qui s’investissent dans le travail social. »

A l’occasion de la Journée mondiale du travail social, l’Association britannique des travailleurs sociaux a elle aussi souligné cet « excédent d’avocats et de médecins. Dans la phase actuelle de notre développement, nous avons besoin de professionnels capables d’établir des programmes préventifs et curatifs qui peuvent nous éviter d’être absorbés davantage dans le maelström des dysfonctionnements sociaux qui nous menacent. »

Historiquement riche en cacao et surtout en hydrocarbures, expliquant sa troisième place dans les économies régionales en PIB par habitant (derrière les Etats-Unis et le Canada), Trinité-et-Tobago a considérablement développé son système éducatif depuis les années 2000. Sous l’impulsion du ministère du Développement social et des Services à la famille, les travailleurs sociaux diplômés disposent de nombreux débouchés professionnels : dans les écoles, les tribunaux familiaux, le système judiciaire ou les hôpitaux. « Mais lorsqu’ils entrent dans la fonction reconnaissance et de très bas salaires », regrette Aiyegoro Ome.

Vers des cabinets privés ?

Pour contourner cet obstacle et revaloriser à terme la profession, ce dernier cite l’exemple de ces travailleurs sociaux qui ont « établi des cabinets privés multidisciplinaires », à l’instar de Franklyn Dolly (Dolly &Associates Ltd.) ou d’Hanif Benjamin, président de l’Association des travailleurs sociaux de Trinité-et-Tobago et créateur du Centre pour le développement humain, une organisation à but non lucratif, travaillant essentiellement auprès des femmes dont l’éducation ou l’emploi ont été perturbés par les migrations, le chômage de longue durée ou les conflits familiaux.

Signe que les mentalités doivent encore évoluer, et en attendant des partenariats solides à Trinité-et-Tobago, le Centre pour le développement humain a principalement développé ses activités à Londres, dans la banlieue défavorisée de Hounslow, durement frappée par la pauvreté.

… et d’ailleurs

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