Un accueil sans limites ou presque. Le gouvernement britannique a ouvert le 18 mars dernier la première phase de son programme pour les demandes de visa des candidats ukrainiens souhaitant se réfugier au Royaume-Uni. Avec pour seule condition d’y disposer d’une ou plusieurs personnes disposées à les parrainer. « Il n’y aura pas de plafond. [Nous] accueillerons tous les Ukrainiens qui le veulent et pour lesquels il existe des référents. Il s’agit d’une énorme crise humanitaire, et nous exhortons le public britannique à se manifester et à aider là où il le peut », assurent les autorités.
Pour mesurer l’ampleur de la volte-face effectuée par le cabinet du Premier ministre, Boris Johnson, il suffit d’observer les réformes appliquées ou en cours d’étude depuis plusieurs mois au Royaume-Uni, toujours plus hostiles à l’égard des « mauvais » migrants. A l’instar du Danemark, le pays assumait de viser une « immigration zéro », quitte, par exemple, à passer des partenariats avec des pays lointains (dont le Rwanda) pour y expulser les demandeurs d’asile le temps que leur demande soit examinée. Sont également en projet, y compris pour des ressortissants syriens, des programmes de maintien en détention de personnes en situation irrégulière et impossibles à expulser, comme cela existe déjà à Copenhague.
En revanche, le programme pour l’Ukraine « est ouvert à tous les ressortissants qui [y] résidaient avant le 1er janvier 2022 ainsi qu’aux membres de leur famille immédiate [par exemple conjoint et enfants de moins de 18 ans, ndlr] qui peuvent être d’autres nationalités ». Et les candidats peuvent, au choix, postuler depuis l’Ukraine ou depuis n’importe quel pays tiers. Pour le mettre en œuvre, Londres assure travailler « en étroite collaboration » avec les travailleurs sociaux, les associations et autres organisations caritatives, groupes confessionnels, universités et entreprises, à qui il est demandé « un effort national » pour aider « ceux qui arriveront dans les semaines et les mois à venir ».
Si le Royaume-Uni s’engage à verser la somme de 350 livres sterling mensuels à toute personne ouvrant son logement à un ou des réfugiés ukrainiens, pour une durée minimum de six mois, il promet également une aide financière aux autorités locales pour soutenir les familles. Ceci afin qu’elles puissent « reconstruire leur vie et s’intégrer pleinement dans [nos] communautés ». Compris dans le pack : accès au travail, aux services publics et aux prestations sociales.
Un « nouveau processus simplifié » a même été adopté pour les « nombreuses personnes fuyant le conflit [et qui] n’auront pas été en mesure de compléter les préparatifs de santé complets requis pour leurs animaux de compagnie. En particulier en ce qui concerne la rage » et avec le concours de « l’Agence de santé animale et végétale » qui fournira « des approbations rapides et des dispositions de quarantaine pertinentes », dont les coûts seront pris en charge.
En attendant l’arrivée des chats et des chiens ukrainiens, visiblement plus désirables que leurs congénères afghans, syriens ou yéménites, le gouvernement a d’ores et déjà ouvert une plate-forme (Homes for Ukraine) pour faire la jonction entre parrains/sponsors et les réfugiés cherchant à venir au Royaume-Uni. Alors que le nombre de déplacés de guerre s’élève à plus de 10 millions de personnes, dont 3,5 millions seraient déjà sur la route de l’exil.