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L’autre côté du miroir

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Et si ce qui nous sépare de la folie ne tenait qu’à un fil ? Dans Funambules, en salles à partir du 16 mars, Ilan Klipper met en scène ceux qui ont franchi la frontière. A 18 ans, Yoan s’est mis à entendre des voix qui lui disaient : « Tu n’es qu’une petite merde ! » Un jour, face à son miroir, le jeune Camerounais devient incontrôlable, prêt à tout casser. Passé de l’autre côté, il se retrouve à l’hôpital psychiatrique, qu’il fréquente régulièrement depuis. Le reste du temps, il vit dans la rue. Yoan, qui se sent imprégné de soleil – et dont la mère croule sous les dettes depuis que le père de ses trois enfants l’a abandonnée – souffre probablement de schizophrénie. Mais ni diagnostic ni soignants dans ce film. Juste des personnes à la marge qui gèrent leurs démons intérieurs comme ils peuvent.

Aube vit quasiment recluse chez ses parents, sans traitement – sa mère ne veut pas. L’adolescente, qui dégage un côté aussi poétique que mystérieux, adore la gymnastique, les pierres précieuses et les punks. « Ils sont beaux et ils ne se laissent pas faire », répète-t-elle en boucle. Elle dit de sa maladie que ce sont « des formes et des couleurs qui se mélangent dans sa tête, des mouvements qui vont et viennent », mais qu’elle n’a que ça comme problème dans sa vie, qu’il ne faut pas y penser. Elle rêve d’un amoureux à qui elle lit des lettres imaginaires. Marcus, lui aussi, semble enfermé dans son monde. Personne ne peut plus mettre un pied chez lui tant son appartement est encombré de tout ce qu’il récupère dehors. « Tu considères que c’est des œuvres d’art, moi des déchets », lance, excédée, sa fille, qui veut l’aider à vider les lieux. A l’évidence, le vieux monsieur souffre du syndrome de Diogène, car non seulement il garde tout, mais il néglige son hygiène. Le réalisateur voulait que son film « n’entre dans aucune case ». C’est le cas. Le spectateur est un peu perdu au début : est-ce un documentaire, une fiction ? Des acteurs ou des patients ? Un univers déroutant et sensible.

Notes

« Funambules » – Ilan Klipper – En salles à partir du 16 mars

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