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La force du vent

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« Ce que l’on demande n’est pas l’activation d’un plan “grand froid” pour quelques jours, c’est simplement le respect du droit à l’hébergement, complètement bafoué ici », lâche Juliette Delaplace, du Secours catholique de Calais. Chaque semaine, l’accueil de jour de l’association reçoit près de six cents personnes, au chaud, avec de l’électricité, du café et des machines à laver. De quoi s’abriter de la pluie, du vent et du froid qui mord jusque sous les manteaux.

La semaine dernière, la météo a été menaçante sur tout le littoral. Venue du Royaume-Uni, la tempête Eunice a balayé des jours durant les campements, avec des vents mesurés jusqu’à 170 km/h sur les côtes. Un bout du toit d’un immeuble s’est décollé sous la force des bourrasques, pour atterrir cinq étages plus bas. Dans ces conditions, les tentes, si fines, si légères, ne résistent pas.

Pour la première fois depuis le début de l’hiver, la préfecture du Pas-de-Calais a décidé d’ouvrir des hébergements d’urgence afin de mettre à l’abri durant quelques nuits ceux qui le souhaitaient. Mercredi 16, rue des Huttes, plusieurs bus se sont garés pour les prendre en charge. Des salariés de France terre d’asile, de la Vie active et des bénévoles d’Utopia 56 les ont accueillies. Toute la difficulté a été de prévenir les personnes exilées. La Vie active s’en est chargée en partie durant ses distributions et Utopia a organisé des maraudes sur les campements pour les informer. Ce jour-là, « environ trois cents places ont été ouvertes », a indiqué la préfecture, qui veille au bon déroulement des opérations. Les vendredi et samedi suivants, les hébergements ont été maintenus pour la journée, donnant un court moment de répit aux exilés.

Les associations ont plusieurs fois demandé l’activation du plan « grand froid » lors d’épisodes de températures sous zéro à Calais et sur le littoral. Ces requêtes ont toujours été retoquées par les autorités au prétexte d’un retour à des températures plus douces, quelques jours plus tard. Seule réponse de la préfecture : l’augmentation des départs en centres d’accueil et d’examen des situations, tous situés hors de Calais et, parfois, à des centaines de kilomètres de la frontière. Les exilés, mis à l’abri durant la tempête, ont été remis à la rue et de nouveau soumis à l’errance. « On ne peut pas se satisfaire de cette gestion au thermomètre ou à la force du vent. Ni se contenter de l’ouverture de tels dispositifs uniquement quand la vie des gens est en danger », dénonce Juliette Delaplace.

Une saison en migrations

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