En août 2018, Aïcha Kerdagh est recrutée comme animatrice dans un service de la Croix-Rouge qui accueille des mineurs non accompagnés (MNA) confiés par le département du Val-de-Marne. L’objectif étant de les aider à être complètement autonomes à la fin de leur prise en charge. Rapidement, elle constate que les délais sont trop courts. « Les jeunes ne restent que quelques mois, parfois quelques semaines dans notre service, déplore-t-elle. Nous n’avons pas le temps pour de l’animation. Ils doivent avant tout suivre une formation pour avoir un revenu le plus rapidement possible et obtenir ensuite un titre de séjour. En réalité, je suis conseillère en insertion professionnelle sans en avoir le diplôme. » Forte de plus de vingt ans de bénévolat et de connaissances en droit des étrangers et en droit humanitaire, Aïcha Kerdagh estime que ce n’est pas un problème. « Mes collègues, pour la plupart éducateurs spécialisés, sont confrontés aux mêmes difficultés que moi. Finalement, avoir un diplôme ne change pas grand-chose. Par exemple, je n’avais jamais fait de demande d’autorisation de travail. Je ne sais même pas s’il existe une formation pour cela mais j’ai bien été obligée d’apprendre, poursuit-elle. Et heureusement qu’Internet existe. »
L’événement
« Un diplôme change peu de chose »
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