Licencié après avoir travaillé plus de vingt ans dans une compagnie d’assurance de Sens (Yonne), Philippe Roy n’a pas retrouvé d’emploi dans son secteur. Il n’a donc pas vraiment eu d’autre choix que de se reconvertir, il y a quatre ans, dans le transport scolaire, et plus spécifiquement dans le secteur médico-social. Il a d’abord véhiculé des enfants en unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis). Puis, pendant deux ans, il a emmené à l’école des jeunes en situation de handicap moteur. Depuis l’an dernier, il s’occupe d’enfants en institut médico-éducatif (IME). « Pour autant, je ne suis pas formé à l’accompagnement de ce public bien spécifique. Ce qui engendre parfois des complications car un enfant autiste peut être totalement imprévisible », pointe le sexagénaire. Alors qu’il conduit jusqu’à huit jeunes autistes dans son véhicule, les seuls conseils qu’on lui a prodigués ont porté sur les techniques d’installation d’un fauteuil. Largement insuffisant. « Je suis seul, sans un professionnel médico-social pour m’accompagner sur des trajets d’une heure et demie et je ne sais pas toujours comment réagir en cas de crise. »
Philippe Roy a dû glaner des informations auprès de professionnels du secteur, mais ne regrette pas son choix : « Si on m’avait dit il y a cinq ans que j’allais être chauffeur pour jeunes en situation de handicap, je ne l’aurais jamais cru. Finalement, cela me convient parfaitement. Après avoir été vingt ans derrière un ordinateur, je veux être dans l’échange. »