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C’est une vieille rengaine des discours xénophobes de l’extrême droite française comme européenne : « Si les migrants sont si pauvres que cela, pourquoi alors ont-ils des smartphones ? » Cela ressemble à la polémique tout aussi nauséabonde des écrans plats et de l’allocation de rentrée scolaire. Aujourd’hui, que nous soyons français, anglais, somalien ou irakien, tous nous possédons un téléphone portable. En 2020, près de 5,19 milliards d’êtres humains ont utilisé cet outil pour parler, rire, pleurer, se donner des nouvelles, se quitter ou se retrouver. Alors à Calais comme ailleurs, sur les campements, le téléphone est devenu un bien quasi vital pour les personnes exilées.

Cette nécessité de communiquer avec ses proches, sa famille, les secours ou les associations, le Refugee Info Bus l’a bien comprise. Depuis 2016 et l’évacuation du bidonville de la « Jungle » de Calais, les bénévoles passent presque quotidiennement sur les lieux de vie avec une tonnelle, des caisses de chargeurs de téléphones mobiles et deux bruyants générateurs pour fournir de l’électricité, de l’information, des cartes SIM, du crédit téléphonique et un point wifi pendant quelques heures.

A Coquelles, un jeune Libérien de 16 ans découvrait mercredi les actions du Refugee Info Bus. Arrivé cinq jours auparavant de Menton, entre la France et l’Italie, de longues journées se sont écoulées sans qu’il ait pu donner de nouvelles à sa famille restée au pays. Alors quand enfin il charge son téléphone, récupère une carte SIM et se connecte au wifi du camion, un large sourire illumine son visage et ses yeux plongent sur l’écran de son Samsung noir.

Dernièrement, malgré le froid et la pluie, le Refugee Info Bus a continué ses tournées à Old Lidl, BMX ou encore à Coquelles en bordure de Calais. Chaque mois, ses militants éditent également un New Arrival Guide, un guide papier à destination des nouveaux arrivants sur les campements. Sur ce petit flyer, ceux-ci peuvent retrouver en plusieurs langues les contacts d’une bonne partie des associations, les lieux et horaires des distributions de nourriture ou des douches, et d’autres informations qui leur sont indispensables.

La sécurité et la santé des personnes doivent beaucoup à ces objets du quotidien que tous nous conservons dans nos poches. Combien de fois, après des incidents ou des épisodes dramatiques sur les campements ou des naufrages au large du littoral, les personnes elles-mêmes ont appelées les secours ou les associations ? Combien de fois les bénévoles ont-ils été au petit matin prévenus de violences policières ici et là grâce aux personnes qui survivent ici ? Autant de constats qui justifient, à eux seuls, l’action du Refugee Info Bus, qui apporte simplement de l’électricité et du réseau là où même l’accès à l’eau et à un repas chaud est un âpre combat du quotidien.

Une saison en migrations

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