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Un « catalyseur » pour les associations

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De nouvelles infrastructures à construire, l’occasion de rendre les transports plus accessibles… Mais au-delà de ces traductions matérielles, les Jeux olympiques de Paris offrent aussi l’opportunité de développer le handisport, de recruter des bénévoles et de sensibiliser le grand public. Déjà, les acteurs du handicap multiplient les actions en ce sens.

En tant qu’organisateur des Jeux Paralympiques de Paris 2024, nous avons la responsabilité de promouvoir une société plus inclusive : elle passe par la diversité de nos recrutements (…). Notre enjeu est de faire savoir que chacune de nos offres est ouverte à tous. » Voilà ce que déclarait Tony Estanguet, président de Paris 2024, en marge du salon dédié au recrutement de personnes en situation de handicap en vue de cet événement (voir encadré). Une volonté de diversité qui s’affiche aussi dans l’accueil des bénévoles. A la mi-septembre, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) a réitéré son souhait de recruter plus de 3 000 volontaires en situation de handicap, sur un total de 45 à 50 000.

Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en ce sens par la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop) et la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (Djepva). Un certain nombre d’acteurs du secteur du handicap s’en sont saisis. « Nous avons été approchés par le secrétariat d’Etat aux sports et celui chargé des personnes handicapées pour promouvoir le bénévolat des personnes en situation de handicap, confirme Laurence Potte-Bonneville, directrice générale adjointe de la Fondation des amis de l’atelier. Nous avons répondu favorablement à cet appel avec la volonté, à la fois modeste et ambitieuse, d’impliquer 300 bénéficiaires de l’association sur ce projet. »

Pour cela, la fondation peut s’appuyer sur son dispositif « Si T bénévole » mis en place dès 2016. Pensé en collaboration avec France Bénévolat, ce programme propose des actions de volontariat pour des personnes en situation de handicap psychique et/ou mental en prenant en compte leur fragilité, leurs savoirs et leurs envies. « Il débouche sur la délivrance d’une sorte de diplôme qui valorise les compétences acquises, détaille Laurence Potte-Bonneville. Nous allons donc consolider ce dispositif et cette méthodologie pour la transposer au cadre des Jeux. » Pour répondre à cet appel à manifestation, la Fondation des amis de l’atelier a décidé d’embarquer dans la dynamique un autre acteur de terrain : le pôle handicap du groupe SOS solidarités. Et preuve de l’implication de la fondation dans ce projet, une personne doit être embauchée début 2022 pour travailler spécifiquement sur ce recrutement de volontaires.

Acteur de la compétition

Autre représentant engagé, APF France handicap. « Notre public témoigne d’un réel engouement pour ces Jeux, aussi bien dans les délégations locales que dans les établissements et services. Ils veulent être partie prenante de la fête. Ce n’est pas en 2023 que l’on se saisit de Paris 2024 mais dès à présent, voire avant. C’est pour cela que nous avons répondu à l’appel à manifestation d’intérêt, assure Aude Moulin Delalande, cheffe de projet sport/Paris 2024. Nous allons mobiliser l’ensemble de notre réseau pour essayer de recruter 300 bénévoles. Un chiffre à la fois ambitieux et plus que réalisable. » L’association a rapidement pris conscience que Paris 2024 pouvait représenter une opportunité. Preuve en est avec la création du poste d’Aude Moulin Delalande dès janvier 2019.

Trois grandes missions lui sont alors assignées. La première consiste à être acteur de la compétition. « C’est-à-dire qu’une personne en situation de handicap doit pouvoir vivre l’expérience des Jeux au même titre qu’une personne valide, que ce soit en tant que spectateur, athlète de haut niveau, bénévole, salarié ou relais de la flamme », détaille-t-elle. Le deuxième axe l’invite à « entreprendre et innover » autour de la pratique sportive des personnes en situation de handicap. « Nous aspirons à fonctionner comme une start-up ou un laboratoire de recherche, explique Aude Moulin Delalande. Si pour le moment nous n’avons pas beaucoup développé cet axe, nous avons quelques projets en tête pour nourrir cette ambition. »

Enfin, APF France handicap entend développer la pratique sportive des personnes en situation de handicap. « Le sport a toujours été considéré comme un vecteur d’intégration. Et Paris 2024 permet de le rappeler. Nos usagers et nos équipes locales ont envie d’être mobilisés sur d’autres actions que celles menées pour l’accessibilité ou l’emploi. Elles ont besoin de thèmes un peu plus ludiques. Avec les JO, les professionnels trouvent une autre manière d’accompagner les usagers. »

Au sein de l’association Asei, qui compte une cinquantaine d’établissements en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et en région parisienne, le sport est au cœur de l’accompagnement. Sur le terrain, Loïc Guezennec, le responsable, constate une émulation depuis l’obtention des Jeux. « Le simple fait d’évoquer cet événement permet d’obtenir des subventions », assure-t-il. Et par ricochet de diversifier les projets.

Sensibiliser le grand public

Pour les encadrer, l’association a lancé Tremplin 2024. « L’idée est de se servir des Jeux pour impulser une dynamique de promotion des disciplines handisportives auprès des plus jeunes, explique Loïc Guezennec. Cela passe par la découverte de nouveaux sports, une aide supplémentaire dans l’acquisition de matériel comme les fauteuils, par exemple, et la formation de certains “espoirs” afin de les aider à obtenir une place aux JO. » C’est le cas de deux jeunes en fauteuil récemment qualifiés pour les championnats de France de boccia, un sport apparenté à la pétanque. Leur participation nécessite de multiplier les entraînements, engendre des déplacements supplémentaires et mobilise à temps plein quatre professionnels pendant les quatre jours de compétition. « Se passer d’autant de salariés alors que les recrutements et les remplacements sont compliqués prouve que les structures se mobilisent, estime Loïc Guezennec. Pour les professionnels comme pour les bénéficiaires, les Jeux olympiques c’est le Graal. »

Deux jeunes de 25 ans, passés par les établissements et services de l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Ladapt) de Cambrai (Nord), ont participé aux Jeux paralympiques de Tokyo cet été. Champions d’Europe de boccia, ils ont été accompagnés sur place par des membres de l’association. « Nous avions mis en place des actions de sensibilisation et d’information avant et pendant la compétition », témoigne Delphine Diot, directrice du pôle médico-social enfants à Ladapt Hauts-de-France. Depuis leur retour, la mobilisation perdure. « Les Jeux olympiques sont un catalyseur. L’idée est de surfer sur la vague créée par la participation de ces athlètes. Nous avions le projet “En route pour Tokyo 2020”, nous allons bientôt lancer “Objectif Paris 2024” afin de mobiliser et sensibiliser les acteurs de la vie civile qui souhaitent participer à la promotion du sport pendant toute la période courant jusqu’à ces olympiades. »

Delphine Diot souligne un autre aspect positif lié à l’obtention des Jeux par Paris : « Nous assistons à un renversement des demandes. Désormais, le grand public vient nous chercher pour sensibiliser au handicap. Nous sommes de tous les plateaux télé, de toutes les interviews. Nous recevons énormément de sollicitations. »

Paris 2024 recrute

Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojo) compte environ 600 collaborateurs à ce jour, pour près de 4 000 en 2024. Le Cojo est donc en plein recrutement et les postes sont ouverts aussi bien aux personnes valides qu’à celles en situation de handicap. Pour ces dernières, un salon virtuel de l’emploi, avec 70 postes à pourvoir (architecte, analyste technique, assistant de direction, responsable antidopage, manager en sport, stagiaire en relations presse, etc.), a été organisé du 8 au 10 décembre. Paris 2024 avait déjà souligné son engagement pour l’emploi des personnes en situation de handicap en signant, en novembre 2020, une convention avec l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).

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