Recevoir la newsletter

Médiation

Article réservé aux abonnés

Le 2 novembre dernier, le médiateur envoyé à Calais par le gouvernement formulait un ensemble de décisions concernant les personnes exilées et les expulsions quasi quotidiennes qu’elles subissent. Didier Leschi, ancien préfet et actuel directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), avait été envoyé au moment où Anaïs Vogel, Philippe Demeestère et Ludovic Holbein poursuivaient depuis deux semaines une grève de la faim pour dénoncer les conditions de survie de ceux qui souhaitent atteindre l’Angleterre (voir ASH n° 3230 du 22-10-21, p. 34).

Cette médiation en était-elle réellement une ? Les annonces de Didier Leschi étaient publiées dans la presse de la veille à chacune de ses visites. Pour les associatifs et les personnes solidaires, il ne s’agissait pas réellement d’un dialogue. Etait-il un simple messager, porteur des propositions de l’exécutif ? Difficile à établir.

Ce que l’on sait, en revanche, c’est que le 24 novembre, au large de nos côtes, au moins 27 personnes sont mortes noyées en tentant une périlleuse traversée de la Manche. Des femmes, des hommes, des enfants aussi, qui n’avaient pour seul but que de rejoindre les côtes britanniques, à 33 km de là.

Le médiateur s’était engagé en faveur de l’ouverture d’un sas permettant aux personnes exilées le souhaitant de passer une nuit au chaud avant d’être redirigées vers des centres d’accueil et d’examen des situations (CAES). Deux semaines après, ce centre était fermé car 300 nouvelles places avaient été trouvées dans le département. Sur le terrain, pourtant, des hommes, des femmes et des enfants continuent toujours de vivre dans de terribles conditions, dans la boue et sous une température ressentie de – 2 °C.

Didier Leschi avait également promis que les migrants seraient prévenus la veille de leur expulsion des campements et se verraient accorder 45 minutes afin de regrouper leurs effets personnels. Durant le temps de la médiation, ces expulsions s’étaient espacées : tous les trois jours au lieu de tous les deux jours…

Le retour aux 48 heures est pourtant à nouveau assumé et les exilés, qui ne sont pas informés, ont peu de temps pour ramasser leurs affaires avant d’être déplacés. Sur l’un des campements, de nouveaux rochers ont même été installés et une tranchée creusée pour empêcher les associations non mandatées par l’Etat de venir distribuer eau et nourriture.

Une situation que dénoncent comme toujours les associations et les Calaisiens solidaires au lendemain d’un drame qui les affecte tous. Si les trois grévistes de la faim ont mis un terme à leur jeûne face à l’indifférence d’un Etat refusant de négocier, les travailleurs sociaux et les bénévoles mobilisés sur le territoire continuent, en dépit du froid et de l’hiver qui s’installe, de fournir le strict minimum aux personnes qui en ont besoin.

Une saison en migrations

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur