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A la recherche de leur juste place

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L’accompagnement de personnes en difficulté par des hommes et femmes qui ont traversé les mêmes épreuves ou rencontré des situations rares identiques… L’idée séduit de plus en plus. Les pouvoirs publics invitent à développer cette pair-aidance, tout comme les institutions, en mal d’attractivité. Des organismes qui y perçoivent aussi un moyen de favoriser la participation des personnes accompagnées. Les universités, bientôt rejointes par les instituts régionaux du travail social (IRTS) et les associations, se sont donc employées à proposer de nouveaux cursus de formation, plus ou moins longs (page 10). Les premiers ciblaient les questions de santé mentale. Désormais, les champs du handicap, du sans-abrisme… sont également investis. L’enjeu est double. Il s’agit, bien sûr, de transformer les savoirs dits « expérientiels » en compétences professionnelles. D’autant que le secteur social et médico-social reste très attaché à l’idée du diplôme. Mais ces formations ont aussi pour but de légitimer des intervenants d’un nouveau genre.

La reconnaissance des pairs-aidants reste à construire auprès de nombreuses équipes où ils pourraient être accueillis. Leur présence peut nourrir des craintes, en particulier celle qu’ils ne se transforment en une main-d’œuvre à bas coût (page 8). Plane aussi le danger de voir certains pairs-aidants replonger dans des situations périlleuses pour eux.

Avant nous, les Québécois se sont confrontés à des questions similaires. En témoigne le sociologue Baptiste Godrie (page 12). Riches d’une dizaine d’années d’expérience, les pairs-aidants ont ainsi su, outre-Atlantique, adapter leurs pratiques pour trouver leur juste place. Elaborer une « posture professionnelle propre au pair-aidant », qui offre « une certaine proximité relationnelle avec les personnes accompagnées, explique-t-il. De même qu’une autre manière d’intervenir, avec un langage qui n’est pas aussi professionnalisé que celui des autres membres de l’équipe. » Ces personnes doivent se montrer prêtes à « oser le dévoilement », à partager leur vécu, pour que les publics puissent s’identifier à elles et ainsi co-produire des savoirs expérientiels, explique la sociologue Eve Gardien dans notre podcast SMS de la semaine. Mais cela peut aussi nous interroger : un accompagnement de qualité nécessite-t-il forcément d’avoir un vécu en commun ?

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