La COP 26, qui se tient à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre, incarne la contradiction civilisationnelle dont nous désespérons de pouvoir nous extraire.
Lors de cette 26e Conférence des parties, de nouveaux engagements seront effectivement pris en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. Mais bien peu seront réellement tenus. Et si certaines mesures iront dans le bon sens, elles ne seront pas à la hauteur des enjeux colossaux, proprement inimaginables pour un esprit humain, auxquels nous serons confrontés dans les mois, les années qui viennent.
Cette absence de décisions politiques fortes sur les conditions mêmes d’une sauvegarde de notre espèce peut être mise en regard des politiques toujours plus restrictives en matière d’exil. Nombre de gouvernements entendent verrouiller leurs frontières afin de bloquer d’inévitables vagues migratoires. Il s’agit là d’une pensée magique, presque enfantine, qui ne résiste pas à l’analyse factuelle. Des régions sont d’ores et déjà inhabitables. C’est le cas au Pakistan et dans le golfe Persique. Une tendance qui s’amplifie et qui poussera immanquablement des centaines de millions de réfugiés climatiques à se déplacer pour trouver des lieux d’existence plus tempérés, pour survivre tout simplement. Les barbelés et les boucliers des gardes-frontières seront impuissants face au nombre.
La sidération est aussi permise face au manque de préparation économique et sociale d’un phénomène qui touchera chacun d’entre nous, mais les plus fragiles et les plus pauvres avec une violence que refusent d’anticiper les pouvoirs publics. Les récentes périodes de canicule démontrent déjà l’impossibilité de vivre dans un logement mal isolé. Des espèces invasives, telles que le moustique tigre, vecteur de la dengue, du chikungunya ou du virus Zika, s’observent déjà au nord de Paris. Sans mentionner les inondations et les incendies dont la fréquence s’accroît de façon implacable.
Face à l’inéluctable, seul un sursaut citoyen est à même de renverser la table. Mais il devra pour cela être massif, international et aussi profondément démocratique que radical.