En France, environ 830 000 auxiliaires de vie aident deux millions de personnes âgées dépendantes. Pendant cinq mois, la documentariste Ixchel Delaporte s’est glissée dans la peau d’une de ces professionnelles, en majorité des femmes immigrées, non diplômées et sous-payées. Elle sera parallèlement salariée d’une entreprise de services à domicile et bénévole dans une association de lutte contre l’isolement des personnes âgées pauvres. Une expérience pour explorer les « deux faces d’une même pièce », les anciens et ceux qui s’en occupent, aussi mal considérés les uns que les autres. De cette plongée dans les petits pas de la vieillesse et dans ce que « déchoir » signifie, l’auteure dresse en filigrane une critique de la « silver économie », qui pèse 92 milliards d’euros, des innombrables chartes qui n’ont de qualité que le nom, du silence hypocrite de la machine à broyer physiquement et psychologiquement des auxiliaires de vie, dont 17,5 % vivent sous le seuil de pauvreté. Des conditions de travail « tout bonnement impossibles ».
« Dame de compagnie. En immersion au pays de la vieillesse » – Ixchel Delaporte -Ed. du Rouergue, 19,90 €.