Recevoir la newsletter

Le médico-social davantage fragilisé

Article réservé aux abonnés

La catastrophe n’a pas eu lieu. L’obligation vaccinale imposée aux soignants à compter du 15 septembre n’a engendré ni démissions massives, ni pléthores de suspensions de contrats. A la date fatidique, neuf soignants sur dix s’étaient conformés, au moins pour la première dose, à l’injonction.

Mais, sur le terrain, les professionnels, directeurs de structure comme personnels au contact des publics accompagnés, affrontent des réalités plus complexes que ne le laissent entrevoir des colonnes de chiffres égrenées en guise de satisfecit par Santé publique France, le Premier ministre ou celui des Solidarités et de la Santé. D’abord, parce que cette obligation vaccinale fragilise un secteur déjà en forte tension sur le plan des ressources humaines. Dès lors, une seule suspension ou démission au sein d’un service peut engendrer de graves difficultés, et une surcharge de travail pour les professionnels en poste. Certains responsables envisagent même de fermer des unités pour garantir un accueil adapté à leurs publics (page 8). Mais aussi, autre problème, parce que ces bons résultats chiffrés masquent des inégalités territoriales énormes. Entre régions de la métropole et, plus encore, entre métropole et départements d’outre-mer. Si, à La Réunion, la situation semble plus apaisée, ailleurs, comme en Guyane, le compte n’y est pas (page 12). Plus qu’ailleurs sans doute, les réticences des professionnels ont joué, mixant celles que l’on retrouve partout dans le pays. En témoignent Justine ou Corinne, qui avancent en premier lieu des inquiétudes pour leur santé (page 10). Mais ces professionnelles, comme d’autres que nous avons pu interroger, motivent ce refus de l’obligation vaccinale par plusieurs raisons, allant de la perte de confiance dans le discours politique à un manque de communication avec leur employeur. Quand il ne s’agit pas simplement d’une expression choisie, délibérée, de leurs colères et mécontentement. Et ce, quoi qu’il leur en coûte sur le plan personnel, leur situation économique et professionnelle devenant très précaire.

Sans jugement et avec bienveillance, certains responsables ont déployé des arguments pour convaincre. En témoigne Morgane Georgin, directrice générale adjointe « organisation et ressources humaines » à l’Adapei 35 Les Papillons blancs d’Ille-et-Vilaine. Pour autant, nombreux le disent : il existait sans doute une meilleure façon d’agir que de manier le bâton de la suspension d’activité non rémunérée, procédé souvent mal vécu par des professionnels fatigués par une crise sanitaire qui dure et aux prises avec des difficultés de recrutement aggravées par les iniquités des accords du Ségur de la santé.

L’événement

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur